Maroc : l’énigme Ali Lmrabet
Condamné en première instance à quatre ans de prison pour « outrage à la personne du roi » – son procès en appel a été mis en délibéré au 17 juin -, le journaliste franco-marocain Ali Lmrabet, 43 ans, directeur de l’hebdomadaire interdit Demain, est un personnage à multiples facettes. Originaire de Tétouan, titulaire d’un doctorat d’État en espagnol, il fut pendant près de dix ans fonctionnaire aux consulats du Maroc de Nanterre et de Paris avant d’intégrer le ministère des Affaires étrangères à Rabat. Numéro deux de l’ambassade du Maroc en Argentine, il est rappelé au bout de six mois pour « raisons disciplinaires » et se reconvertit dans le journalisme en 1997. Tout d’abord à La Vie économique, puis à La Gazette du Maroc et, enfin, au Journal – trois publications qu’il quitte en claquant la porte. Cofondateur de Demain en mars 2000, il se sépare bientôt de son bailleur de fonds, Abdennasser Bouazza. Ali Lmrabet, dont la condamnation a suscité une vive émotion hors du Maroc, a par ailleurs acquis la nationalité française par un premier mariage et est titulaire d’un passeport français délivré par la préfecture des Hauts-de-Seine. Mais il ne souhaite pas, semble-t-il, en faire état. Selon le consulat de France à Rabat, il aurait même refusé l’assistance que ce dernier lui proposait.
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