Zohra Ben Lakhdar

Publié le 15 mars 2005 Lecture : 2 minutes.

Son bureau, situé au fond d’un couloir, au premier étage du département de physique de la faculté des sciences de l’université Tunis-El Manar, est une petite pièce de 6 m2, sobrement meublée : une table, une armoire et un tableau d’affichage. Entre deux cours dans l’amphithéâtre adjacent, Zohra Ben Lakhdar, professeur chercheur au département de physique et directrice du Laboratoire de spectroscopie atomique et moléculaire & applications (LSAMA), achève une discussion avec des étudiantes en troisième cycle. Lorsqu’elle vient vers moi pour me serrer la main, la première chose que je remarque, ce sont ses courts cheveux poivre et sel, et son regard pétillant d’une joie à la fois franche et calme. Ne vient-elle pas de recevoir, au nom de toute l’Afrique, le « prix L’Oréal-Unesco 2005 pour les femmes et la science » ?

Créé en 1998, ce prix couronne, chaque année, cinq femmes qui ont brillé par leurs recherches scientifiques sur les cinq continents. Les colauréates de cette septième édition, qui coïncide avec l’Année internationale de la physique, sont toutes des spécialistes de cette discipline. Zohra Ben Lakhdar s’est vu remettre sa distinction le 3 mars, au cours d’une cérémonie organisée au siège de l’Unesco à Paris, des mains de Koïchiro Matsuura, directeur général de l’organisation, et de Lindsay Owen-Jones, président-directeur général de L’Oréal, en présence de nombreuses personnalités, ainsi que de quelque 1 500 invités.

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La veille, la lauréate a dû surmonter ses émotions pour présenter, aux membres de l’Académie des sciences réunis à cette occasion, ses travaux et ses modèles en spectroscopie infrarouge et leurs applications. Grâce à ces recherches, les Tunisiens sont à même de mesurer la présence de méthane dans l’air et la pollution de l’eau de mer, des acquis décisifs pour la protection de l’environnement. Un peu plus tard dans la journée, l’ambassadeur de Tunisie en France, Moncer Rouissi, a organisé une cérémonie en son honneur au siège de son ambassade.
Loin d’être troublée par cette soudaine notoriété, Zohra Ben Lakhdar la prend comme un atout supplémentaire. « Si cela aide mes compatriotes à prendre conscience de l’importance de la recherche en physique pour le développement des sciences, de la technologie et de leur bien-être quotidien, c’est tant mieux », dit-elle.
Mariée à un physicien, ancien enseignant à l’École nationale des ingénieurs de Tunis (Enit), qui vient de créer une université privée des sciences et des techniques (Esprit), la chercheuse primée est mère de deux filles, toutes deux médecins.

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