Mali : Jean-Bosco Kazura, un Rwandais à la tête de la Minusma

Le général major rwandais, Jean-Bosco Kazura, a été désigné pour diriger les 12 600 Casques bleus de la Minusma au Mali.

À 50 ans, Jean-Bosco Kazura jouit d’une bonne réputation. © BEATRICE MATEGWA/REUTERS

À 50 ans, Jean-Bosco Kazura jouit d’une bonne réputation. © BEATRICE MATEGWA/REUTERS

Publié le 27 juin 2013 Lecture : 2 minutes.

À 50 ans, le général major Jean-Bosco Kazura va diriger les 12 600 Casques bleus de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), qui seront déployés à partir du 1er juillet. Une nomination qui a été confirmée, le 17 juin, par les Nations unies. Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, l’avait annoncé sur Twitter, le 10 juin. « Fière de ses frères des forces de défense », elle semble avoir révélé une confidence de Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, à Paul Kagamé, le chef de l’État rwandais.

Auditionné récemment par les Nations unies, Jean-Bosco Kazura aurait convaincu les experts. Formé successivement au Defence Services Command and Staff College (Zambie) et au War College (Nigeria), cet officier jouit d’une solide expérience et d’une bonne réputation, acquise notamment au Darfour, au sein de la Mission de l’Union africaine au Soudan (remplacée depuis par la Minuad – Opération hybride de l’Union africaine et des Nations unies au Darfour), dont il a été le commandant adjoint de 2005 à 2007. Il figurait en bonne place dans la liste établie par le Département des opérations de maintien de la paix, à New York.

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Ballon rond

Né au Rwanda dans une famille tutsie, il a grandi en exil au Burundi. Bilingue français-anglais, il a rejoint au début des années 1990 les maquis du Front patriotique rwandais (FPR), la rébellion dirigée par Paul Kagamé, qui a renversé le pouvoir extrémiste hutu en 1994.

Son ascension au sein de l’armée rwandaise a été très rapide. Il en a été le porte-parole, puis est devenu le conseiller de Paul Kagamé et, enfin, le responsable d’opérations de maintien de la paix. Il dirige actuellement l’École d’infanterie de Gabiro. Passionné de ballon rond, il a aussi présidé la Fédération rwandaise de football association avant d’en démissionner, en 2011.

Kazura devrait être secondé par un général nigérien et avoir comme chef d’état-major un officier français. Il sera aussi amené à coopérer avec Grégoire de Saint-Quentin, général de brigade français et patron de l’opération Serval au Mali, qui devrait rester quelques mois encore pour appuyer le déploiement des Casques bleus. Ironie de l’histoire, ce dernier a servi au Rwanda comme conseiller technique du commandant du bataillon paracommando des ex-Forces armées rwandaises, devenu le principal acteur du génocide. Il a aussi été témoin de l’attentat contre l’avion du président Habyarimana. C’était le 6 avril 1994, dans la soirée…

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