Sénégal : Ismaïla Madior Fall, le couturier constitutionnel de Macky Sall
Projet de loi d’amnistie, troisième mandat, affaires Sonko ou Karim Wade… Redevenu ministre de la Justice au Sénégal, Ismaïla Madior Fall aura fort à faire au cours des prochains mois. Il s’est confié à JA.
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Madior Fall, ministre sénégalais de la Justice à Dakar, le 12 février 2019. © Sylvain Cherkaoui pour JA
Longtemps, il a gravité dans l’ombre en tant que conseiller juridique du prince, avec rang de ministre. Collaborateur de la première heure du président Macky Sall, cet agrégé de droit public et de sciences politiques, professeur titulaire des Universités, a notamment apporté son concours à la réforme constitutionnelle de 2016. Une refonte qu’il qualifie de « consolidante » et à laquelle il a consacré un ouvrage.
Mais en 2017, Ismaïla Madior Fall s’est retrouvé sous le feu des projecteurs, héritant d’un ministère hautement sensible dans le contexte sénégalais : celui de la Justice. Remplacé à ce poste deux ans plus tard par l’avocat Malick Sall, au lendemain de la présidentielle de 2019, il vient d’y revenir à la faveur des récentes législatives. Une nomination à haut risque, tant les enjeux judiciaires et constitutionnels susceptibles d’influer sur la vie politique nationale s’annoncent nombreux, à seize mois de la prochaine présidentielle.
Le 29 septembre, à l’occasion du conseil des ministres, le président Macky Sall a chargé son garde des Sceaux, ministre de la Justice, « d’examiner dans les meilleurs délais les possibilités et le schéma adéquat d’amnistie pour des personnes ayant perdu leur droit de vote ». Une perspective qui concernerait au premier chef deux opposants notoires, Karim Wade et Khalifa Sall, tous deux condamnés par la justice (en 2015 pour le premier ; en 2018 pour le second) et qui n’avaient pu concourir lors de la présidentielle de 2019.
Amnistie
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