Une académie diplomatique pour en finir avec le « diplomate improvisé »

Depuis 2006, l’Académie diplomatique congolaise s’évertue à former ou recycler des fonctionnaires. Objectif : améliorer leurs compétences afin de « bâtir une nouvelle diplomatie de développement ».

Publié le 24 juillet 2009 Lecture : 2 minutes.

Souvent constituée de fonctionnaires formés sur le tas et peu professionnels, voire illettrés, la diplomatie de la République démocratique du Congo (RDC) a créé une Académie diplomatique pour en finir avec ses "diplomates improvisés".

Trente élèves, dont la moitié de femmes, tous universitaires et âgés de moins de 40 ans, suivent depuis début juillet la 7ème session de formation de l’Académie diplomatique congolaise (ADC).

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"C’est pour barrer la route aux diplomates improvisés que nous nous attelons à former ces fonctionnaires", explique Bonaventure Mpasi Makenga, le nouveau directeur de l’ADC à Kinshasa.

Installée dans le quartier huppé de la Gombe, à l’unique étage d’une annexe du bâtiment du ministère des Affaires étrangères, entièrement réhabilitée et équipée en 2007 par la République sud-africaine, l’Académie a formé ou recyclé plus de 200 fonctionnaires depuis sa création en 2006.

Illétrisme

"L’Académie s’emploie à la mise à niveau des diplomates congolais pour qu’ils soient aptes à des services de qualité", affirme M. Mpasi, jeune professeur de 40 ans dont dix passés aux Affaires étrangères.

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En plus de l’image d’indigent dans le pays d’accueil, le diplomate congolais se distingue également par l’illettrisme, un fléau décrié en avril par leur ministre de tutelle, Alexis Tambwe Mwamba, surpris par l’incapacité de nombre d’entre-eux à simplement rédiger des correspondances diplomatiques.

La RDC compte actuellement quelque 450 diplomates en poste à Kinshasa ou à l’étranger.

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"Bâtir une nouvelle diplomatie de développement"

"Hormis la nécessité de réduire très fortement les effectifs, nous devons assurer une meilleure formation (. . . ) pour bâtir une nouvelle diplomatie de développement pour notre pays", a souligné le ministre à l’ouverture de la 7ème session de l’ADC.

Pour le directeur de l’Académie, "sans diplomates avertis, dotés des connaissances nouvelles et des capacités professionnelles développées, la diplomatie congolaise ne peut efficacement atteindre ses objectifs".

"La formation que nous suivons est pratique et adaptée aux impératifs de la mondialisation. Elle nous permet de connaître à fond les défis de la diplomatie congolaise et les moyens de les relever dans un monde où seuls priment les intérêts entre nations", soutient Debré Boyoko, élève de la session en cours.

Diplomatie, langues étrangères et NTIC

Au progamme des 9 mois de formation: diplomatie, langues étrangères et nouvelles technologies de l’information et de la communication.

Signe que la diplomatie congolaise commence à intéresser la communauté internationale, des membres de l’Institut diplomatique de Paris, organe de formation interne du ministère français des Affaires étrangères, ont effectué en mai un stage à Kinshasa et l’ADC préside depuis juin le chapitre africain des académies et instituts diplomatiques.

L’Afrique du Sud, la plus grande contributrice de l’ADC, n’est plus la seule à financer la formation des diplomates congolais. D’autres pays et institutions dont l’ONU et l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) permettent à l’école de "participer à la consolidation des relations dans la sous-région des Grands lacs" africains et à "l’émergence d’un nouvel esprit diplomatique", affirme son directeur.

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