Arrestation d’Halifa Sallah, principal dirigeant de l’opposition
Le principal dirigeant de l’opposition en Gambie, Halifa Sallah, a été arrêté, a-t-on appris auprès de la police de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest, dont le régime est régulièrement critiqué pour ses violations des droits de l’Homme.
"Halifa a été arrêté à son domicile et est actuellement détenu au poste de police de Yundum" à 35 km de la capitale Banjul, a précisé cette source policière.
Agé de 56 ans, M. Sallah est le leader de l’Alliance nationale pour la démocratie et le développement (NADD), principal mouvement d’opposition. Il s’était porté candidat à l’élection présidentielle de 2006 contre le chef de l’Etat Yayah Jammeh, au pouvoir depuis 1994.
Il est un des opposants les plus virulents au régime et a été arrêté à plusieurs reprises ces dernières années.
Des responsables de son parti ont qualifié cette interpellation de "politiquement motivée", appelant à sa remise en liberté immédiate.
"Halifa Sallah a été arrêté aujourd’hui (lundi) et est actuellement détenu, peu après son retour de l’ouest du pays où il a rendu visite ces derniers jours à des populations qui se sont plaintes de violations de droits de l’Homme", a précisé à l’AFP un de ses proches Sam Sarr.
Ces derniers mois, le régime s’est durci en accusant plusieurs personnes de "sédition" ou diffusion de fausses nouvelles".
Le 30 décembre, deux missionnaires britanniques vivant en Gambie ont été condamnés à un an de travaux forcés pour "sédition". Ils ont décidé de ne pas faire appel et d’attendre la clémence du président gambien, selon leur avocat.
Arrêtés fin novembre, David et Fiona Fulton, 60 et 46 ans, sont accusés d’avoir, en 2007 et 2008, publié et distribué des documents suscitant "la haine" et "le mépris" à l’encontre du gouvernement gambien et du président Yahya Jammeh, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat.
Plusieurs journalistes ont été arrêtés et inculpés ces derniers mois. Le directeur de publication de "The Point", seul quotidien indépendant de Gambie, Pap Saine, est poursuivi pour "diffusion de fausses informations". Deux fois fois reporté, son procès doit avoir lieu mercredi.
Selon des organisations de défense de la presse, les journalistes sont régulièrement harcelés et arrêtés par la police sous l’accusation de fausses nouvelles ou de sédition.
En décembre 2004, le rédacteur en chef de "The Point", Deyda Hydara, également correspondant de l’agence France-Presse (AFP), avait été abattu à Banjul. Ses meurtriers n’ont jamais été retrouvés.
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