Guinée : au moins 12 morts lors de manifestations de l’opposition à Conakry
En moins d’une semaine, de nouvelles violences entre manifestants et forces de l’ordre ont fait douze morts dans la banlieue de Conakry, selon le gouvernement. Mais selon les proches des familles des victimes, le bilan est de 17 morts.
Mis à jour à 12h30.
Les tensions sont de plus en plus vives en Guinée à l’approche du 30 juin, dernière date fixée par le gouvernement pour des législatives controversées et repoussées depuis environ deux ans. Lors des dernières manifestations de l’opposition à Conakry, depuis jeudi 23 mai, au moins douze personnes ont été tuées et 89 blessées.
« Selon de sources hospitalières et sécuritaires », il y a « 12 morts confirmés dont 7 par balles (origine des balles encore inconnues), 26 hospitalisations, 63 autres blessés par jets de pierre et armes blanches, des destructions de biens publics et privés », a indiqué dans un communiqué le porte-parole du gouvernement, Damatang Albert Camara.
"Différences ethniques"
Mais selon un décompte établi lundi par l’AFP à partir de sources médicales et de proches des familles, 17 personnes ont été tuées dans des violences dont chaque camp se renvoie la responsabilité. « Le gouvernement dénonce, poursuit M. Camara, et l’exploitation par les partis politiques des différences régionales et ethniques au détriment de la cohésion nationale, et les velléités de mise en place de milices d’autodéfense » dans les quartiers où les troubles ont eu lieu, considérées comme des fiefs de l’opposition tels que ceux de Cosa et Bambéto.
Selon le porte-parole du gouvernement les manifestations de l’opposition « ont outrancièrement dépassé le cadre de revendications politiques ». « Une enquête spécifique » destinée à « faire toute la lumière sur ces événements, sans passion, sans pression et sans parti pris, tout en prenant toutes les mesures utiles pour accélérer l’instruction des dossiers », sera ouverte, ajoute M. Camara.
De son côté le leader de l’opposition, Cellou Dalein Diallo ne change pas ses accusations contre le pouvoir. « Les 17 morts qu’on a eus, c’est des gens qui ont été tués à bout portant par les forces de l’ordre », a-t-il déclaré sur RFI. Par ailleurs, lundi, le ministre de la Sécurité, Maramany Cissé, a été remplacé par le contrôleur de police et actuel ambassadeur de Guinée au Sénégal, Madifing Diané. Un limogeage qui sonne comme un aveu de culpabilité pour les autorités guinéennes ?
(Avec AFP)
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