Florent Couao-Zotti reçoit le prix Ahmadou-Kourouma

Le prix Ahmadou-Kourouma 2010, remis au Salon du livre africain de Genève, a été décerné au Béninois Florent Couao-Zotti. C’est la première fois que cette distinction couronne un polar.

Le polar du Béninois Florent Couao-Zotti nous emmène dans les bas-fonds de Cotonou. © Vincent Fournier pour J.A.

Le polar du Béninois Florent Couao-Zotti nous emmène dans les bas-fonds de Cotonou. © Vincent Fournier pour J.A.

NICOLAS-MICHEL_2024

Publié le 29 avril 2010 Lecture : 1 minute.

Et si le polar africain venait de gagner ses lettres de noblesse ? Le Béninois Florent Couao-Zotti vient en effet d’obtenir le prix Ahmadou-Kourouma, décerné au Salon africain du livre de Genève, pour son roman policier Si la cour du mouton est sale, ce n’est pas au porc de le dire (Éd. Le Serpent à plumes, voir J.A . n° 2562). Une histoire déjantée entraînant le détective désargenté Samuel Dossou Kakpo dans les bas-fonds de Cotonou, entre femmes fatales, trafiquants de drogue et tueurs patentés. C’est la première fois que le prix créé à la mémoire de l’écrivain ivoirien KouroumaEn attendant le vote des bêtes sauvages, Allah n’est pas obligé – couronne un polar.

L’effet magique de l’Ivoirien

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Surprenant ? Non. Réaction à chaud de Florent Couao-Zotti : « Kourouma est mon écrivain de chevet. Son écriture m’a marqué quand j’étais élève. Elle m’a littéralement saisi aux tripes et, depuis, j’ai l’impression que son ombre a toujours plané sur mon travail. Je me souviens des cours de français que nous dispensait notre prof, plus porté vers les œuvres classiques que vers des textes singuliers. Tout en nous faisant découvrir les subtilités du roman qui était au programme – Les Soleils des indépendances – il nous faisait comprendre que l’écriture de Kourouma n’était pas celle dont un puriste comme lui pouvait rêver. Mais le texte de l’Ivoirien avait sur nous un effet magique puisque, outre les thèmes qui nous étaient plus proches, il avait des référents culturels (bestiaire, environnement géographique, histoire) et un phrasé qui nous rappelait l’esthétique de la parole africaine. Depuis, la magie des romans de Kourouma est restée intacte. Bien sûr, j’ai écumé d’autres aires, subi l’influence d’autres espaces littéraires, lu et relu d’autres écrivains, mais mon admiration pour cet auteur ‘ne s’est pas éteinte d’une seule braise’, pour reprendre une de ses phrases. Et recevoir un prix qui porte son nom ne peut être que fabuleux. »

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