Gabon : contre Goliath, David est… Paulette Oyane Ondo

La députée et ex-ministre s’est forgé une réputation de forte tête. Me Oyane Ondo représente les plaignants face au géant minier.

Me Paulette Oyane Ondo est inscrite au barreau du Gabon. © Tiphaine Saint Criq pour J.A.

Me Paulette Oyane Ondo est inscrite au barreau du Gabon. © Tiphaine Saint Criq pour J.A.

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Publié le 30 mai 2011 Lecture : 1 minute.

À la poursuite du Gabon vert
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À la poursuite du Gabon vert

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Certains prédisent que le combat est perdu d’avance. Pas elle, qui croit pouvoir tenir tête au géant Eramet. Avocate formée en France, à l’université de Paris-II, Paulette Oyane Ondo s’est forgé une réputation de forte tête.

À seulement 45 ans, la parlementaire – et déjà ex-ministre déléguée auprès du ministre du Commerce, en 2006, et auprès du ministre de l’Agriculture, en 2007 – fait les gros titres des journaux au Gabon pour avoir été, avec son collègue Christophe Owono Nguéma, la seule députée du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) à refuser de voter pour la révision constitutionnelle initiée par le parti d’Ali Bongo Ondimba en octobre 2010. Traduits en conseil de discipline par le parti présidentiel le 4 janvier dernier, les deux élus ont écopé d’une suspension que l’énergique juriste ne digère pas.

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Refuser les archaïsmes

Cette fille de pasteur au rigorisme protestant a engagé plusieurs actions en justice contre les procédures qu’elle estime abusives dans cette affaire. « Il n’est pas question d’accepter tous les archaïsmes sans broncher », jure-t-elle.

Elle s’est même payé le luxe, fin avril, d’envoyer, par voie d’huissier, au président du groupe parlementaire du PDG une mise en demeure de lui verser 52,5 millions de F CFA (80 000 euros) au titre des fonds alloués chaque année aux députés de la formation, et qui ne lui ont pas été payés en 2009 et 2010.

Début avril, elle est par ailleurs montée au créneau, avec succès, pour défendre les habitants du bidonville librevillois de Sotega, obtenant pour eux un répit, alors qu’ils sont menacés d’expropriation par un projet immobilier soutenu par le gouvernement. Mais face au puissant groupe minier, qui emploie 15 000 personnes dans une vingtaine de pays avec, en 2010, un chiffre d’affaires de près de 3,6 milliards d’euros, la partie s’annonce ardue.

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