Chant nomade de la Méditerranée
La chanteuse tunisienne Sonia M’Barek cultive l’ouverture musicale, entre répertoire oriental, opérette et musiques de film.
À l’instar de l’Algérie et du Maroc, la Tunisie possède un riche patrimoine musical savant. Celui-ci s’est transmis de génération en génération, notamment à travers les nombreuses écoles musicales ouvertes dès le XVIIIe siècle. Un environnement favorable à l’éclosion de talents.
Un contexte privilégié d’où a émergé Sonia M’Barek, chanteuse d’importance à la voix enivrante, qui a dirigé pendant quatre années (de 2005 à 2008) le Festival de la musique tunisienne, organisé par ministère de la Culture et de la Sauvegarde du patrimoine. Elle naît à Sfax, en 1969, puis, neuf plus tard, vit une nouvelle naissance. « J’ai chanté sur scène, pour la première fois, du malouf tunisien, sous la baguette de Tahar Guarsa au théâtre municipal de Tunis. » Au conservatoire de la capitale, où elle réside toujours aujourd’hui – entre deux déplacements en Europe, aux États-Unis ou dans le monde arabe –, elle reçoit les enseignements de maîtres, qui lui donnent le goût des traditions andalou-tunisiennes et des répertoires de l’Orient arabe. Quand le grand public la découvre, elle n’a que 12 ans. « J’ai chanté en duo avec Adnane Chaouachi “Ahkili aliha ya baba”, la chanson qui a lancé ma carrière », raconte-t-elle. Au fil des années, Sonia M’Barek cultive un certain penchant à l’ouverture musicale, approchant le théâtre lyrique, l’opérette et les musiques de film. Des expériences, des engagements.
« L’artiste d’aujourd’hui doit jouer plus qu’un rôle de créateur artistique. Il représente un catalyseur de progrès social, économique, politique et industriel. C’est également un acteur essentiel pour la communication de la culture et des pratiques artistiques dans un échange continuel avec l’autre, qu’il soit artiste ou pas. »
Les 3 et 4 avril dernier, à l’Institut du monde arabe, accompagnée par une formation restreinte, elle a proposé un voyage musical en Méditerranée. L’idée de participer à un événement intitulé « Festival de l’imaginaire » lui plaisait. Ce concept revêt un sens fort pour elle. « Si l’imaginaire est une composante réelle de notre société moderne, il est également essentiel dans tout message ou travail artistique », commente la chanteuse, évoquant Baudelaire, lequel disait : « L’artiste va porter son message à travers les sens. »
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