Le continent passe au sans-plomb
L’Afrique subsaharienne roule plus propre. Depuis le 1er janvier 2006, la région a définitivement banni l’essence traditionnelle de ses stations-service, rejoignant en cela l’Europe et l’Amérique du Nord. Désormais, tous les carburants au sud du Sahara sont sans plomb. Prise en septembre 2002 lors du Sommet mondial sur le développement durable (SMDD), la décision a pour objectif de faire disparaître de l’atmosphère les particules de ce métal lourd très nocif utilisé jusqu’à présent comme additif à l’essence afin de protéger les moteurs lors de sa combustion. Depuis l’amélioration des techniques de raffinage, le recours au plomb n’est plus nécessaire.
La disparition du super ne devrait pas poser de problème aux automobilistes africains. « Certains se demandent si le changement ne va pas endommager leur moteur, explique Sékou Touré, le directeur du bureau africain du Programme des Nations unies pour l’environnement (Pnue). Mais nous ne connaissons aucun cas de ce genre. Si on utilise pendant dix ans une essence avec du plomb et qu’on change du jour au lendemain, il n’y a aucun impact. »
Reste pourtant que l’autre problème majeur en matière de pollution automobile sur le continent est loin d’être résolu. S’ils ont décidé au début du mois de décembre de s’engager à ramener, à terme, la teneur en soufre de leur diesel au niveau de celui des pays développés, les pays africains n’ont encore défini aucun calendrier en ce sens… Ils ont même décidé de laisser sa fixation à l’initiative de chaque institution sous-régionale, voir à chaque État. Or, en Afrique, la teneur en soufre du diesel est de 100 à 200 fois plus élevée qu’en Europe par exemple…
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