Zied Tlemçani, toujours d’attaque

L’ancien footballeur tunisien Zied Tlemçani s’illustre dans le monde des affaires. Sa société Bitaka, spécialisée dans les recharges téléphoniques, sera prochainement cotée à la Bourse de Tunis.

Fort de son succès à domicile, il a étendu ses activités au Maroc et au Nigeria. © Ons Abid/JA

Fort de son succès à domicile, il a étendu ses activités au Maroc et au Nigeria. © Ons Abid/JA

Julien_Clemencot

Publié le 30 janvier 2013 Lecture : 3 minutes.

Avec son parcours et son diplôme d’ingénieur, Zied Tlemçani colle une bonne claque aux idées reçues sur les footballeurs professionnels. À 49 ans, l’ancien joueur de l’équipe tunisienne ne s’est pas reconverti comme entraîneur ou commentateur. Son expérience comme directeur sportif à l’Espérance de Tunis ayant vite tourné court pour incompatibilité d’humeur, l’ex-attaquant a préféré entamer une carrière dans le milieu des affaires. Un terrain au moins aussi impitoyable que les surfaces de réparation portugaises et japonaises qu’il a fréquentées durant les années 1990.

Si son allure trahit un caractère altier propre aux compétiteurs, Zied Tlemçani reste modeste lorsqu’on lui demande les clés de sa reconversion. Tout juste admet-il que sa carrière sportive lui a permis de compter sur un carnet d’adresses bien fourni. Persuadé du potentiel du secteur des télécoms, il a fondé en 2002 la société Bitaka, spécialisée dans la distribution de cartes téléphoniques. Pari réussi : d’ici peu, l’entreprise cotera 33 % de son capital à la Bourse de Tunis. L’occasion de poursuivre son développement sans être pénalisée par le retrait partiel du fonds espagnol Mediterrània Capital, dont la part dans l’entreprise passera de 47 % à 25 %.

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Profil

– 49 ans
– Membre de l’équipe tunisienne de football de 1990 à 1998
– Fondateur de Bitaka en 2002

Confiance

Après avoir débuté son activité en fournissant des recharges classiques, Bitaka a mis au point une solution électronique permettant aux opérateurs de supprimer les traditionnelles cartes à gratter. « En 2007, Tunisiana a été le premier à nous faire confiance en lançant un test sur une cinquantaine de points de vente pendant six mois. Aujourd’hui, nous fournissons 30 % de ses recharges, mais aussi 20 % de celles de Tunisie Télécom. Et depuis 2011, nous sommes également référencés par Orange », indique le patron, qui, dès le départ, a délégué les aspects techniques pour se concentrer sur la gestion de l’entreprise.

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Porté par un marché en plein essor, Bitaka connaît depuis 2008 des croissances annuelles comprises entre 50 % et 100 %. L’entreprise emploie plus de 200 salariés (dont 50 % de cadres) pour un chiffre d’affaires d’environ 350 millions de dinars en 2012 (170 millions d’euros).

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« Étant donné le rythme de notre expansion, notre collaboration avec Mediterrània Capital a été essentielle, notamment pour améliorer le suivi de notre activité et sophistiquer notre modèle de prévisions. Mais nous devons encore nous mettre à niveau dans certains domaines comme la gestion des ressources humaines pour laquelle nous avons besoin d’un vrai DRH », reconnaît le fondateur.

Bornes interactives

Fort de son succès à domicile, Zied Tlemçani n’a pas attendu pour se lancer à l’assaut du continent. En 2010, il rachète au Maroc la société de distribution First Télécom (environ 100 points de vente), partenaire de l’opérateur Méditel. Loin de se cantonner au Maghreb, Bitaka a également constitué au Nigeria une coentreprise avec un homme d’affaires local pour distribuer des puces téléphoniques. « Sans nous comparer à Oberthur ou à Gemalto, nous sommes intéressés par tous les appels d’offres fondés sur l’utilisation de cartes intelligentes », explique Zied Tlemçani. Il entend d’ailleurs relancer auprès des autorités ivoiriennes le projet développé pour la caisse d’assurance maladie avant la crise postélectorale.

Doté d’un centre de recherche et développement, Bitaka mise aussi sur la commercialisation de bornes interactives, que l’entreprise peut adapter en fonction des usages : simulation d’emprunt, prise de commandes… Autant de projets qui n’empêchent pas le PDG de conserver du temps pour sa passion de toujours. Deux soirs par semaine, c’est sur le terrain d’une banlieue chic de Tunis que l’ancien international rechausse les crampons en compagnie de quelques notables. Histoire d’oublier, le temps d’un entraînement, le stress des affaires.

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