RDC – Angola : ça plane pour Kabila et Dos Santos
Longtemps tendues, les relations entre la RDC et l’Angola connaissent une embellie. La preuve, les vols ont repris jeudi entre les deux pays.
C’est une réouverture très symbolique. Depuis jeudi 23 avril, la liaison aérienne entre Kinshasa et Luanda fonctionne à nouveau. Cela faisait près de six ans qu’elle était à l’arrêt, illustration des difficultés des deux voisins à coopérer. Anciennes, les tensions entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Angola avaient atteint un point culminant en 2009 avec l’annonce par Luanda de la suspension de ses vols à destination de la capitale congolaise. Il s’agissait d’une réponse à l’expulsion par la RDC de milliers de citoyens angolais, Kinshasa répliquant à la reconduite à la frontière d’immigrés congolais illégaux venus chercher des diamants…
La reprise des vols atteste du réchauffement des relations bilatérales. En janvier, José Eduardo dos Santos, qui limite ses déplacements au maximum, s’est rendu à Kinshasa pour signer quatre accords de coopération. Un mois plus tard, Joseph Kabila a assisté à l’inauguration du chemin de fer de Benguela, une ligne destinée à convoyer les minerais de la riche région congolaise du Katanga vers le port angolais de Lobito sur la côte atlantique.
La question du Nord-Kivu
Les deux chefs d’État s’accordent aussi sur l’urgence de la résolution du conflit dans le Nord-Kivu, à l’est de la RDC. Depuis qu’il préside la Conférence de la région des Grands Lacs, José Eduardo dos Santos ne ménage pas ses efforts dans ce sens. Pour Kinshasa, l’entrée de l’Angola au Conseil de sécurité de l’ONU comme membre non-permanent, en octobre 2014, est également moyen de faire pression sur la mission de maintien de la paix dans le pays (Monusco).
Reste à savoir combien de temps cette lune de miel va durer. D’une part, les sujets de frictions sont encore nombreux, de l’exploitation du pétrole de la zone d’intérêt commun à la récurrente question de l’immigration illégale le long des 1 600 kilomètres de frontière commune. D’autre part, les relations entre le jeune Kabila et le patriarche dos Santos, qui a favorisé son accession au pouvoir en 2001, ont toujours été compliquées. Il suffirait d’un ego froissé pour qu’elles se tendent à nouveau.
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