Présidentielle au Burundi : la candidature de Nkurunziza est anticonstitutionnelle, selon Kerry

La Cour constitutionnelle burundaise doit dire dans les prochains jours si la candidature de Pierre Nkurunziza à la présidentielle pour un 3e mandat est conforme ou non à la Constitution. Pour John Kerry, en visite au Kenya, la réponse est claire : c’est non.

Pierre Nkurunziza en France, le 11 mars 2013. © Jacques Brinon/AP/SIPA

Pierre Nkurunziza en France, le 11 mars 2013. © Jacques Brinon/AP/SIPA

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Publié le 4 mai 2015 Lecture : 1 minute.

Mis à jour à 17h 30.

"Nous sommes profondément préoccupés par la décision du président Pierre Nkurunziza, qui va à l’encontre de la Constitution de ce pays", a déclaré lundi à Nairobi le secrétaire d’État américain, John Kerry, devant la presse à l’occasion d’une visite officielle au Kenya. C’est la première fois qu’un membre éminent de l’administration Obama emploie un langage aussi direct concernant la présidentielle burundaise du 26 juin prochain.

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"Nous regrettons cette importante occasion manquée, mais le dur travail de construction des institutions et des pratiques démocratiques doit continuer", avait déclaré dans un communiqué le département d’État au lendemain de la désignation de Nkurunziza par son parti comme candidat à la présidentielle, le 25 avril.

Depuis cette date, les manifestations de l’opposition se multiplient au Burundi Celles-ci sont durement réprimées par le pouvoir dont les forces de l’ordre n’hésitent pas à tirer à balles réelles sur des opposants. Au moins douze personnes sont mortes dans les violences, dont neuf manifestants tués par balles, deux policiers et un soldat.

"Mesures ciblées"

"Les États-Unis continueront à observer la situation de près et à prendre des mesures ciblées, y compris, lorsque ce sera approprié, en décidant des refus de visas américains", avait poursuivi le département dans son communiqué, ajoutant que les États-Unis tiendraient pour responsables les personnes qui participent, programment ou ordonnent des violences contre la population civile.

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Les opposants à un troisième mandat estiment qu’il serait anticonstitutionnel et contraire à l’accord d’Arusha qui avait mis fin à la longue et récente guerre civile (1993-2006) dont le petit pays d’Afrique des Grands Lacs se remet encore à peine.

Le camp Nkurunziza juge la démarche parfaitement légale et a saisi la Cour constitutionnelle pour trancher la question. Le gouvernement avait dénoncé les manifestants comme des terroristes et des ennemis du pays.

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(Avec AFP)

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