Pape Abdoulaye Seck : « La terre est notre pétrole ! »
Le Forum foncier mondial s’est ouvert le 12 mai à Dakar avec une journée consacrée à l’Afrique. En raison du poids des traditions, de la mauvaise répartition du foncier et de lois désuètes, les conflits autour de la terre sont récurrents sur le continent et retardent son développement.
Le 7e Forum foncier mondial de Dakar, organisé par ICL International Land Coalition – qui regroupe plusieurs organisations de la société civile telles que Oxfam, Icodev Africa, Enda – a attiré plus de 700 participants venus discuter des moyens de permettre à la terre de jouer son rôle dans le développement de l’Afrique.
Équilibre
Selon les données de la Banque africaine de développement, « 39 millions d’hectares de terres agricoles se prêtent à l’irrigation, alors que le pourcentage de terres arables irriguées sur le continent n’est que de 7 % (à peine 3,7 % en Afrique subsaharienne) ».
Un potentiel inexploité, qui attire, certes, les investisseurs étrangers mais est également indispensable aux communautés locales. D’où l’urgence de trouver un équilibre entre ces différents intérêts.
>>>> Lire aussi : Agriculture : les partenariats public-privé géants menacent les droits fonciers des populations africaines
Accès
Si « la terre est notre pétrole », comme l’a affirmé durant le forum Pape Abdoulaye Seck, le ministre sénégalais de l’Agriculture, encore faut-il savoir à qui elle revient et comment la repartir. Or, selon Aïda Djigo Wane, directrice adjointe de l »Agence pour la promotion des investissements (Apix), « au Sénégal, par exemple, 95 % des terres n’appartiennent formellement ni à l’État ni aux particuliers ».
La question du droit à la terre est tout aussi cruciale. Comme le note Soyata Maiga, de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP), « les femmes détiennent moins de 1 % des terres africaines, pourtant elles assurent 60 % de la culture vivrière. »
Certains pays – le Cameroun, Madagascar et le Sénégal notamment – ont déjà lancé des réformes mais les coutumes résistent à la loi. « On peut faire des réformes pour faciliter l’accès des femmes ou d’autres groupes à la terre, mais c’est difficile d’abandonner ce qui m’a été légué par mes ancêtres », a reconnu simplement un chef traditionnel ghanéen.
Lire aussi :
– Terres agricoles : la grande braderie africaine continue
– Côte d’Ivoire : 24 millions d’hectares mis à la disposition des investisseurs agricoles privés
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