Présidentielle ivoirienne : l’opposition accuse le pouvoir de « préparer des fraudes »

L’opposition ivoirienne a critiqué, samedi à Abidjan, l’organisation de la présidentielle d’octobre en Côte d’Ivoire, accusant le pouvoir de préparer des « fraudes massives » sur les listes électorales.

L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne Mamadou Koulibaly, le 15 mai 2015 à Abidjan. © Sia Kambou/AFP

L’ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne Mamadou Koulibaly, le 15 mai 2015 à Abidjan. © Sia Kambou/AFP

Publié le 13 juin 2015 Lecture : 2 minutes.

L’opposition réunie au sein de la Coalition nationale pour le changement (CNC), avec plusieurs cadres frondeurs de partis de la majorité et de l’opposition, dont l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny (majorité) et l’ancien président de l’Assemblée nationale Mamadou Koulibaly (opposition), a déploré « un mode opératoire conçu et mis en oeuvre de façon unilatérale par le pouvoir en place ».

« Nous dénonçons une volonté manifeste du pouvoir d’organiser des fraudes sur le recensement électoral » démarré le 1er juin, a déclaré à l’AFP Bertin Konan Kouadio, dit « KKB », un cadre de la CNC.

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« Une élection se gagne à partir des listes électorales », a poursuivi M. Kouadio, accusant le pouvoir de se « tailler des listes électorales sur mesure (…) sur lesquelles seront inscrits ses partisans ».

Graves menaces sur la paix sociale

« Les conditions de préparation et d’organisation de l’élection présidentielle d’octobre font peser de graves menaces sur la paix sociale en Côte d’Ivoire », a prévenu de son côté Laurent Akoun, un cadre de la CNC, lors d’une conférence de presse.

La Commission électorale indépendante (CEI) est le maître d’oeuvre de l’opération de révision des listes électorales qui doit s?achever le 30 juin et devrait concerner trois millions de nouveaux électeurs.

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La CNC estime que la CEI, dans sa forme actuelle, est « entachée d’une partialité criarde, qui porte en elle les germes d’élections truquées à l’avance », exigeant sa « dissolution ».

La CEI a joué un rôle fondamental lors des scrutins d’octobre-novembre 2010 en annonçant la défaite de l’ancien chef de l?État Laurent Gbagbo qui, en refusant la victoire de son adversaire, l’actuel président Alassane Ouattara, a précipité le pays dans le chaos.

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Plus de 3.000 personnes ont péri en cinq mois de violences post-électorales, épilogue sanglant d’une décennie de crise politico-militaire en Côte d’Ivoire.

Dans ce contexte, la présidentielle de 2015 est cruciale, puisqu’elle est censée parachever la stabilisation du pays.

Alassane Ouattara a été investi fin avril candidat de la coalition au pouvoir pour la présidentielle d’octobre, dont il est le grand favori.

Le Front Populaire Ivoirien (FPI), le parti d’opposition de Laurent Gbagbo, en proie à une forte crise interne, a désigné le 22 mai Pascal Affi N?Guessan comme candidat pour affronter le président sortant.

La CNC, qui constitue une « troisième voie », pourrait également présenter un candidat.

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