Avec TPG, l’Afrique attire un nouveau géant mondial du capital-investissement
Doté de 75 milliards de dollars d’actifs, l’américain TPG s’associe avec Satya Capital, la société d’investissement fondée par Mo Ibrahim, pour investir un milliard de dollars en Afrique.
Les uns après les autres, les géants mondiaux de l’investissement dans les fonds propres des entreprises (une activité appelée capital-investissement) se positionnent en Afrique. Ce jeudi 18 juin, TPG (ancien Texas Pacific Group dont les actifs sous gestion frôlent les 75 milliards de dollars) vient à son tour d’officialiser ses ambitions sur le continent. Celles-ci passeront par une association avec Satya Capital, une société d’investissement fondée en 2006 par Mo Ibrahim (qui venait de céder l’opérateur télécom Celtel au koweïtien MTC) et qui n’a réalisé que 5 investissements depuis sa création.
Demande croissante
« TPG a été un investisseur précoce et plein de succès en Asie et en Amérique latine et, en collaboration avec Mo Ibrahim et Satya, nous croyons que le moment est venu de reproduire ce même succès en Afrique, a souligné dans un communiqué David Bonderman, co-fondateur de TPG. Nous sommes impatients d’identifier et de soutenir la croissance des entreprises africaines pour répondre à la demande croissante des consommateurs sur le continent et au-delà. »
Le deux partenaires créeront une structure commune qui sera pilotée par deux professionnels venus de Satya (Jide Olanrewaju et Samir Abhyankar) et un investisseur venu de TPG (Frederick Antwi). L’objectif sera d’investir jusqu’à un milliard de dollars dans des entreprises africaines, selon des éléments rapportés par Reuters. Sans surprise, seront ciblés les secteurs de la santé, des technologies de l’information, des biens de consommation et les services financiers.
TPG investira dans cette structure via TPG Growth, sa plateforme (dotée de 7 milliards de dollars) dédiée aux investissements de croissance.
Liste de plus en plus longue
Avec cette annonce, le gestionnaire américain rejoint ainsi une liste de plus en plus importante de géants mondiaux du capital-investissement actifs sur le continent : Carlyle (193 milliards de dollars sous gestion) est actif depuis 2011 et a levé en 2014 son premier fonds dédié au sud du Sahara (doté de 698 millions) ; KKR (99 milliards de dollars) a réalisé l’année dernière son premier investissement sur le continent dans Afriflora, une société active en Ethiopie ; Blackstone (310 milliards de dollars) a déjà bouclé plusieurs opérations en Afrique (notamment dans Kosmos Energy qui opère dans le pétrole au Ghana) et mise de plus en plus sur les infrastructures ; Warburg Pincus (35 milliards sous gestion) a mené en 2013 l’injection de 600 millions de dollars dans la société pétrolière Delonex active en Afrique de l’Est…
Tous sont Américains. La France, qui dispose d’une de plus développées industries du capital-investissement en Europe (mais tout de même nettement plus petite qu’aux États-Unis), reste encore timide : Wendel (12 milliards de dollars sous gestion) figure parmi les rares géants français intéressés par l’Afrique.
Un lien historique
Nouveau venu sur le continent, TPG a pourtant un lien plus ancien avec l’Afrique. Le capital-investisseur Hélios, l’un des plus importants du continent, a en effet été fondé par deux anciens employés de TPG : les Nigérians Tope Lawani et Babatunde Soyoye.
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