RDC : 300 enfants adoptés légalement par des Français sont bloqués à Kinshasa
Selon un collectif de parents qui réclame le « soutien » de Paris, quelque 300 enfants congolais légalement adoptés par des couples français sont bloqués en RDC à la suite d’un gel des autorisations de sortie décidé en 2013.
« C’est un drame pour les enfants et les parents adoptants. Ce qu’on veut, c’est obtenir le soutien des autorités, organiser un pont humanitaire pour protéger les enfants le temps que cette crise soit réglée. Nous espérons une mobilisation de la classe politique », a expliqué, le 12 août, l’un des membres du collectif regroupant une trentaine de familles adoptantes en RDC.
Depuis le 27 septembre 2013, les autorités congolaises ont décidé de geler les autorisations de sortie des enfants congolais adoptés par des étrangers. Une décision de Direction générale des migrations (DGM) justifiée par des informations selon lesquelles des enfants congolais adoptés dans certains pays auraient été maltraités ou leur adoption transférée à des couples homosexuels alors que la loi congolaise interdit ce dernier cas de figure.
Le collectif des parents espère obtenir le « soutien » de Paris. Mais « jusqu’à présent, le Quai d’Orsay ne veut pas nous recevoir, nous interdit gentiment d’aller sur place et nous renvoie vers nos agences », les organismes autorisés pour l’adoption, précise l’un de ses membres.
Plus de 1000 enfants adoptés restent bloqués en RDC, certains meurent dans des orphelinats bondés
En tout, ce sont environ 1 300 dossiers d’enfants congolais légalement adoptés par des familles françaises, américaines, canadiennes, italiennes, néerlandaises et belges principalement, qui restent bloqués depuis deux ans en RDC. « Certains attendent même depuis quatre ans », selon le collectif alors que ces enfants portent déjà les noms de leurs nouveaux parents.
Nos enfants sont maintenus dans des orphelinats bondés.
« Nos enfants sont maintenus dans des orphelinats bondés qui manquent de tout, où les conditions sanitaires sont très précaires », poursuit le membre du collectif. Récemment, un enfant adopté par un couple français est décédé. « Une dizaine d’enfants sont morts en 2015, pour rien, dans une indifférente quasi-totale », déplore-t-il.
Selon lui, « un conseil des ministres [en RDC], prévu vendredi [14 août], serait censé traiter rapidement les dossiers classés ‘propres’ ». D’autres dossiers, selon les autorités congolaises, rencontrent « des problèmes techniques » et d’autres sont considérés « frauduleux ».
« Les familles veulent être réunies. Nous sommes prêts à nous installer en RDC comme l’a fait notamment un couple américain. Les enfants leur ont été confiés mais ne peuvent pas sortir du pays », a-t-il ajouté, rappelant que « François Hollande a transmis en 2014 une lettre au président congolais. Cela a permis de contribuer au départ de huit enfants en septembre », affirme-t-il.
En attendant, le collectif a créé une page Facebook « RDC Adoption », un site internet et un compte Twitter pour continuer son plaidoyer.
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