Violences à Bangui : le CNT accuse le gouvernement de laisser « les communautés s’entre-tuer »

Dans une déclaration faite mardi, le Conseil national de transition (CNT) a accusé le gouvernement d’être en partie responsable des violences qui secouent Bangui depuis une semaine.

Le président du CNT le 12 janvier 2014. © AFP

Le président du CNT le 12 janvier 2014. © AFP

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Publié le 3 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est un communiqué qui illustre parfaitement les relations délétères qu’entretiennent Alexandre-Ferdinant N’Guendet, président du Conseil national de transition (CNT), et la chef de l’État Catherine Samba-Panza. Dans ce document, publié mardi 3 novembre, N’Guendet réagit au nouveau cycle de violences qui secoue Bangui depuis plus d’une semaine. Et ne mâche pas ses mots.

« Le gouvernement a laissé les communautés s’entre-tuer sans interposition. Il n’a pas pris les mesures efficaces pour garantir la sécurité des citoyens et préserver leurs biens », affirme-t-il. « Sinon, comment peut-il aujourd’hui expliquer le sombre bilan que nous connaissons et qui s’évalue à des morts, des maisons d’habitation de plusieurs familles entièrement détruites, des biens des particuliers pillés ? » poursuit le président du parlement de transition.

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Et de continuer : « Cette attitude répétée du gouvernement de ne pas être en mesure de prendre des décisions adaptées devant les actes de violence est une trahison vis-à-vis du peuple qui vit sans défense et qui a espoir dans la protection des autorités qui avaient pourtant prêté serment de leur assurer la sécurité et le bien être social. »

Samedi, au moins deux personnes ont été tuées et plusieurs blessées à Bangui par des miliciens musulmans qui ont lancé de nouvelles attaques contre des quartiers abritant des chrétiens dans le sud-ouest de la capitale. Selon une source militaire, plusieurs centaines de personnes ont fui ces zones par peur des violences. Ces événements sont survenus après que quatre personnes ont été tuées et une vingtaine blessées jeudi dans des violences à Bangui où, après la mort de deux d’entre eux, des miliciens musulmans avaient mené des représailles dans des quartiers chrétiens.

Samba-Panza critique la Minusca

Réagissant à ce nouveau cycle de violences et de représailles, Catherine Samba-Panza a de son côté mis l’accent sur les lacunes du travail des forces internationales. « Les derniers événements dramatiques intervenus à un mois d’intervalle de ceux du 26 septembre confirment que les efforts de la Minusca sont insuffisants pour garantir la sécurité à Bangui et que des efforts supplémentaires doivent être faits pour recadrer les interventions des forces internationales et notamment négocier la mise en place des postes avancés dans tous les quartiers afin d’assurer une sécurité de proximité aux populations », a affirmé le 2 novembre la président de la transition.

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Dans son intervention, Samba-Panza accuse les milices du KM5 (quartier de Bangui) et les signataires des « accords de Nairobi » (accords signés notamment par François Bozizé, Michel Djotodia et Noureddine Adam) d’être à l’origine des violences. Elle demande au « Comité de sanctions des Nations unies et à la Cour pénale internationale ainsi qu’aux pays concernés de tout mettre en œuvre pour appliquer les sanctions qui pèsent sur les leaders politiques impliqués dans ces troubles afin que ces derniers soient arrêtés où qu’ils se trouvent et répondent de leurs actes devant la justice ».

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