Burundi : au moins deux morts lors d’une opération de police à Bujumbura
Au moins deux civils ont été tués et un policier blessé lundi matin lors d’une opération de police dans un quartier contestataire de Bujumbura.
![La police essaye de disperser un rassemblement, Bujumbura. Juin 2015 © Gildas Ngingo/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/07/20/burundi1.jpg)
La police essaye de disperser un rassemblement, Bujumbura. Juin 2015 © Gildas Ngingo/AP/SIPA
Après une nuit calme, la violence a repris, lundi 9 novembre au matin. Selon un gradé de la police ayant requis l’anonymat, « des criminels armés » ont lancé une grenade sur une patrouille de police qui a répliqué, dans le quartier de Musaga, dans le sud de la capitale burundaise. Un policier a été blessé par cette grenade, a ajouté ce responsable.
« Deux personnes, dont un étudiant qui sortait de sa maison, ont été tuées par ces policiers qui tiraient dans tous les sens », a de son côté raconté un témoin, sous couvert d’anonymat, une version confirmée par deux autres habitants du quartier.
Les autorités burundaises ont lancé dimanche une vaste opération de recherche d’armes dans un autre quartier contestataire, Mutakura, dans le nord de Bujumbura, à l’expiration d’un ultimatum lancé par le président Pierre Nkurunziza aux opposants à son 3e mandat. Après une opération de fouille de plusieurs heures dimanche, la police a présenté à la presse une dizaine d’armes et quelque grenades.
Déjà 9 morts dans la nuit de samedi à dimanche
« Ils leur ont tiré dessus froidement, c’était vraiment une exécution », a déclaré le maire de Bujumbura, Freddy Mbonimpa.
Des témoins ont affirmé que « ces gens étaient en tenue policière », accusant « des agents de police et des Imbonerakure (ligue des jeunes du parti au pouvoir) d’être responsable de ce massacre ». Plusieurs quartiers du sud de la capitale ont été en pointe dans la contestation du troisième mandat présidentiel. Des insurgés armés, qui se nomment eux-mêmes « les résistants », y sont présents, selon des sources concordantes.
De nombreux habitants des quartiers contestataires, inquiets, avaient quitté ces derniers jours la capitale par crainte d’exaction de la police à l’expiration, samedi minuit, de l’ultimatum.
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