Kenya : Uhuru Kenyatta limoge cinq ministres accusés de corruption

Le président kényan Uhuru Kenyatta a remanié son gouvernement mardi soir en démettant de leurs fonctions cinq ministres impliqués dans des scandales de corruption.

Le président kényan Uhuru Kenyatta à Nairobi, le 27 juin 2015. © AFP

Le président kényan Uhuru Kenyatta à Nairobi, le 27 juin 2015. © AFP

Publié le 26 novembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Il y a de ces hasards de calendrier qui, bien sûr, n’en sont pas vraiment. Alors que tout le monde avait les yeux déjà tournés vers l’arrivée du pape à Nairobi, le lendemain, pour ses premiers pape en Afrique, la présidence kényane a annoncé, mardi 24 novembre au soir, un remaniement du gouvernement dont la principale caractéristique est d’écarter cinq personnalités très critiqués depuis de longs mois pour d’immenses scandales de corruption touchant leurs ministères. Il s’agit de Felix Koskei (Agriculture, Pêche et développement de l’élevage), Michael Kamau (Infrastructure et Transports), Davis Chirchir (Énergie et Pétrole), Samuel Kazungu Kambi (Travail ), et Charity Ngilu (Terres, du Logement et du Développement urbain).

Les cinq ministres concernés avaient déjà été écartés temporairement en mars, tout en continuant à recevoir leur salaire, après avoir été cités dans un rapport de la Commission éthique et anticorruption (EACC). En annonçant le remaniement, le président Kenyatta a estimé qu’il « ferait en sorte que ceux en charge de fonctions publiques rendent des comptes ».

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Une télévision à 16 000 euros

Officiellement, le nouveau remaniement fait suite à la démission, samedi 21 novembre, sous le prétexte de raisons de santé, d’une autre ministre au cœur d’un scandale, Ann Waiguru, en charge de la Décentralisation et de la Planification. Une enquête parlementaire dans son ministère, où les fonctionnaires sont soupçonnés de gonfler leurs dépenses, avait révélé entre autres l’achat d’une télévision pour 17 600 dollars (15 900 euros) ou d’un simple stylo pour 85 dollars (79 euros).

Un simple stylo pour 85 dollars…

Lundi 23 novembre, le président Kenyatta avait annoncé une série de mesures destinées à lutter contre la corruption. Il avait estimé que celle-ci était une menace à la sécurité nationale et avait appelé les leaders religieux à en faire un « péché contre Dieu et l’humanité ».

Pointé du doigt

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À la mi-novembre, une dizaine d’ambassadeurs des principaux bailleurs de fonds du Kenya – dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Union européenne, la France, l’Allemagne et le Japon – avaient estimé que la corruption « compromet(tait) » l’avenir du pays en menaçant sa croissance économique et sa sécurité.

À peine 1% des dépenses du gouvernement répondent aux règles comptables

Dans l’Indice de perception de la corruption 2014 de l’ONG Transparency International, le Kenya est classé 145e sur 174 pays. En juillet, un rapport du contrôleur général du Kenya avait jeté une lumière crue sur l’ampleur de la corruption qui gangrène le pays : à peine 1% des dépenses du gouvernement y répondent aux règles comptables.

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