RDC : une vidéo refait surface et met le ministre des Hydrocarbures dans l’embarras vis-à-vis de Kabila
Ancien gouverneur de l’ex-Katanga, Aimé Ngoi Mukena, aujourd’hui ministre des Hydrocarbures, affirme dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux qu’il a construit l’image de Katangais de Joseph Kabila, lui donnant même le surnom de « Kabange ».
C’est une vidéo dont Aimé Ngoi Mukena, ministre congolais des Hydrocarbures, aurait souhaité ne plus entendre parler. Surtout en cette période préélectorale agitée en RDC. Mais c’était compter sans l’existence des réseaux sociaux.
Depuis quelques jours en effet, un extrait vidéo d’un entretien que cette figure très connue de l’ex-Katanga a accordé à une télévision locale quelques mois avant sa nomination au poste de ministre de la Défense début décembre 2014, a refait surface sur la Toile. On y voit Aimé Ngoi Mukena, le plus sérieusement du monde, affirmer qu’avec d’autres personnalités de la province minière, il avait été chargé de « [créer] la paternité de Joseph Kabila » à son arrivée au pouvoir en 2001.
« Joseph [Kabila] cherchait quelqu’un qui construise son image [de] Katangais et fils [du] Mzee [Laurent-Désiré Kabila]. Vous pouvez poser la question au président actuel : d’où est venu le surnom de ‘Kabange’ ? Il nous avait dit qu’il est jumeau et nous lui avons rétorqué que chez nous, on appelle les jumeaux Kyungu et Kabange », avance-t-il.
Comme beaucoup de Congolais, le président Joseph Kabila porte un post-nom : Kabange. Un héritage du recours à l’authenticité de Mobutu Sese Seko, exigeant à tous les Zaïrois de bannir les prénoms chrétiens à consonance étrangère pour les remplacer par des deuxièmes noms de famille, puisés dans le patrimoine culturel zaïrois.
« Donner son patelin » à Joseph Kabila
Dans le même extrait, Aimé Ngoi Mukena soutient également qu’il avait la mission de « donner » au président de la République « son patelin » dans le Katanga pour couper court aux rumeurs selon lesquelles il ne serait pas Congolais.
Des « révélations pour faire pression » ?
« La rediffusion de l’interview avait été censurée à Lubumbashi [capitale de l’ex-Katanga, NDRL], après une première diffusion qui avait pris tout le monde de court », se souvient un connaisseur des arcanes politiques congolaises.
« Mis au placard après avoir été gouverneur du Katanga entre 2001 et 2004, Aimé Ngoi Mukena avait fait ses révélations pour tenter de faire pression sur le régime en place », ajoute-t-il.
Aujourd’hui ministre des Hydrocarbures à l’issue du dernier remaniement technique du gouvernement Matata II, Aimé Ngoi Mukena reste un personnage clé du régime en place : il a notamment des influences sur des « groupes d’autodéfense » et dans les milieux des milices dans le Katanga, selon des sources sécuritaires dans le sud du Katanga. Mais toutes nos tentatives pour recueillir sa réaction après la publication de la vidéo n’ont pour le moment pas abouti.
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