Cantonnés en Ouganda, les ex-rebelles du M23 s’apprêtent à rentrer en RDC

Une délégation multipartite ONU/CIRGL est actuellement à pied d’oeuvre en Ouganda pour préparer le rapatriement en RDC d’un millier d’ex-rebelles du M23, dans le courant du mois de décembre.

Des rebelles du M23 près de Saké, dans l’est de la RDC, en novembre 2013. © Jerome Delay / AP / SIPA

Des rebelles du M23 près de Saké, dans l’est de la RDC, en novembre 2013. © Jerome Delay / AP / SIPA

Publié le 7 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Les ex-combattants du M23 bientôt de retour en RDC ? Une délégation multipartite est en pleine préparation du rapatriement volontaire d’environ un millier de rebelles du Mouvement du 23 mars qui s’étaient réfugiés en Ouganda en novembre 2013, après avoir été vaincus dans l’est congolais par l’armée et la Mission de l’ONU (Monusco).

La délégation compte deux officiers de l’état-major de l’Angola, qui assure la présidence tournante de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), médiateur lors du conflit et qui veille désormais à la bonne application des déclarations de paix signées en décembre 2013 à Nairobi. Également représentés : l’armée ougandaise, le bureau de Saïd Djinnit, envoyé spécial de l’ONU pour la région des Grands Lacs, et la section de la Monusco chargée du désarmement, de la démobilisation et du rapatriement des rebelles étrangers.

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Premier vol prévu le 8 décembre

Le processus de retour compte trois grandes étapes : la sensibilisation, l’identification des volontaires et le début des rotations vers Kamina, une localité du sud-est de la RDC où sont déjà cantonnés des ex-combattants du M23, confie François Muamba, coordinateur du Mécanisme national de suivi des déclarations de Nairobi, un organe du gouvernement congolais.

« Le premier vol d’Entebbe vers Kamina » est prévu le « 8 décembre », explique-t-il. Bertrand Bisimwa, président du M23 en exil en Ouganda (pays soupçonné, comme le Rwanda, d’avoir soutenu la rébellion), espère quant à lui que tout se déroulera dans le respect des droits de l’homme. Une allusion à un rapatriement « forcé » qui avait mal tourné il y a près d’un an, le 16 décembre 2014, faisant plusieurs blessés par balle.

Certains ex-M23 demandent la prise en charge des familles, résume François Muamba

Pour l’heure, la délégation s’atèle à la sensibilisation dans le camp de Bihanga, à environ 300 kilomètres au sud-ouest de la capitale ougandaise Kampala. La tendance ? « On note que l’Ouganda n’exerce pas de pression » pour que les ex-combattants quittent son sol, et « certains ex-M23 demandent la prise en charge des familles », résume François Muamba.

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À peine 200 ex-rebelles déjà rapatriés

Bertrand Bisimwa, lui, affirme que son mouvement n’a pas été associé aux opérations de rapatriement. « Mais nous nous inquiétons plus de l’importance qu’on accorde à faire taire ou disparaître ceux qui revendiquent, au détriment [de la satisfaction] des revendications ».

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Depuis la défaite du M23, à peine 200 ex-rebelles ont été rapatriés en RDC. Mi-novembre à Kinshasa, des ministres de la Défense de la CIRGL avaient décidé que la fin du rapatriement des volontaires devrait se dérouler du 1er au 15décembre. Certains ex-combattants craignent de devoir faire face à la justice, mais pas sûr qu’ils aient beaucoup le choix : la CIRGL a encouragé l’Ouganda à « ne pas accorder l’asile aux (…) réfractaires ».

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