Maroc : les fonctionnaires appelés à faire grève ce jeudi contre la réforme du système de retraite
Un nouveau débrayage a été décrété dans la fonction publique et les collectivités locales au Maroc ce jeudi 10 décembre. Les syndicats protestent contre le projet gouvernemental de réformer le système des retraites.
![Une marche de protestation organisée le 6 avril 2014 appelant à défendre le pouvoir d’achat des Marocains. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/12/09/Maroc-marche-syndicats.jpg)
Une marche de protestation organisée le 6 avril 2014 appelant à défendre le pouvoir d’achat des Marocains. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA
Quatre centrales syndicales marocaines ont appelé à une grève générale dans la fonction publique et les collectivités locales pour ce jeudi 10 décembre.
La Fédération démocratique du travail (FDT), l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM), l’Union marocaine du travail (UMT) et la Confédération démocratique du travail (CDT) protestent contre le projet gouvernemental de réformer le système des retraites.
« Le gouvernement veut faire passer de force un projet de réforme de la Caisse marocaine des retraites (CMR) qui aura des conséquences désastreuses sur les fonctionnaires », a déclaré à Jeune Afrique Miloudi Moukharik, secrétaire général de l’Union marocaine du travail (UMT), la plus grande centrale syndicale au Maroc.
La réforme de la discorde
Ce projet de réforme, actuellement à l’étude au sein du gouvernement, prévoit le relèvement de l’âge minimum de départ à la retraite de 60 à 63 ans, une augmentation des cotisations de 20 à 28% et une baisse des pensions de retraite entre 20 et 30%.
« Nous avons fait des contre-propositions qui n’ont pas été retenues par le gouvernement », explique Moukharik.
Le 29 novembre, les syndicats marocains avaient organisé une marche nationale sur le même sujet mais qui n’a pas drainé les foules. Depuis plusieurs années, ils font face à une chute spectaculaire de leur popularité en raison du vieillissement de leur leadership et de la déliquescence du paysage politique (plusieurs syndicats sont affiliés à des partis politiques).
Benkirane imperturbable
Il y a quelques semaines, le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane a déclaré dans les colonnes de la presse marocaine que la réforme des retraites, prévue pour l’année prochaine, est une question difficile que le peuple marocain se doit de comprendre. Si aucune réforme n’est entreprise à temps, la CMR, confrontée à de graves difficultés financières, devrait avoir épuisé toutes ses réserves d’ici 2021.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Politique
- Origines algériennes de Jordan Bardella : enquête sur un tabou
- Après l’Algérie, le Maroc : nouvelles révélations sur les liens de Jordan Bardella avec le Maghreb
- Au Burkina Faso, la fuite en avant répressive d’Ibrahim Traoré
- Maroc : mort de la princesse Lalla Latifa, mère de Mohammed VI
- L’activiste Kemi Seba s’est vu retirer sa nationalité française