Libye : première rencontre des chefs des deux Parlements rivaux
Deux jours avant la signature au Maroc d’un accord de sortie de crise sous l’égide de l’ONU, les chefs des deux Parlements libyens rivaux se sont rencontrés mardi à Malte. La première depuis la division du pays.
Une rencontre immortalisée par la chaîne de télévision libyenne Annabaa, qui a montré Aqila Salah, président du Parlement reconnu par la communauté internationale exilé dans l’est du pays, et Nouri Abou Sahmein, chef de l’Assemblée non reconnue basée à Tripoli, en train de se saluer en présence de membres des deux chambres.
Il s’agit de la première rencontre des deux hommes depuis la division politique du pays entre deux Parlements – et deux gouvernements- à l’été 2014. Un rendez-vous qui survient deux jours avant la signature prévue jeudi à Skhirat, au Maroc, d’un accord prévoyant notamment la formation d’un gouvernement d’union. Objectif : sortir la Libye du chaos dans lequel elle s’est enlisée.
La signature de l’accord, initialement prévue mardi, a finalement été repoussée à jeudi en fin de matinée, selon une source diplomatique marocaine. En cause, des raisons « essentiellement logistiques », fait valoir un porte-parole de la Mission de l’ONU pour la Libye.
Parlements très divisés
Mais rien n’est encore acté. En conférence de presse, Abou Sahmein et Salah ont toutefois prévenu que ceux qui allaient signer cet accord sous l’égide de l’ONU n’étaient pas mandatés par leur Parlement. Ils le feront à titre de membres de leur Parlement et non pas de représentant officiel, ont-ils affirmé.
Début octobre, à Skhirat, les Parlements des deux autorités rivales avaient déjà rejeté le projet d’accord négocié sous l’égide de l’ONU et pourtant approuvé par leurs représentants respectifs. Dans les deux chambres, les membres sont divisés sur la position à adopter face à l’accord négocié sous l’égide de l’ONU.
« C’est dangereux pour tout le monde »
Dimanche dernier, des membres de ces deux instances avaient d’ailleurs lancé un processus alternatif à celui de l’ONU en signant à Tunis une déclaration d’intérêt, prévoyant là aussi d’aboutir à la mise en place d’un gouvernement d’union.
L’accord est poussé par la communauté internationale, inquiète de la progression de l’État islamique en Libye. « Nous ne pouvons pas permettre que le statu quo perdure en Libye, avait martelé dimanche le secrétaire d’État américain John Kerry à l’issue d’une réunion à Rome sur la Libye. C’est dangereux pour la viabilité de la Libye, et maintenant que Daesh [un acronyme en arabe de l’EI, NDLR] renforce sa présence, c’est dangereux pour tout le monde », avait-il dit.
Selon une estimation de l’ONU, l’EI compte 2 000 à 3 000 combattants en Libye, dont 1 500 à Syrte. Parmi eux figurent des Libyens partis combattre en Syrie et de retour dans leur pays, mais aussi des étrangers venus notamment de Tunisie, du Soudan ou du Yémen.
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