Mali : le MAA, pro-Bamako, accuse l’armée française d’avoir tué plusieurs de ses combattants
Le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), un groupe armé malien pro-gouvernemental, a accusé le 23 décembre les militaires de Barkhane d’avoir tué plusieurs de ses combattants lors d’un raid dans le nord du pays, qui visait à neutraliser des jihadistes.
Au cours d’une mission conduite dans la nuit du 19 au 20 décembre dans la région de Ménaka, près de la frontière du Niger, les militaires français de l’opération Barkhane ont réussi à neutraliser une une dizaine de terroristes, a annoncé mardi le ministère français de la Défense. Ils visaient le groupe Al-Mourabitoune du jihadiste algérien Moktar Belmokhtar.
« Dégât collatéral »?
Lors de ce raid, la branche pro-Bamako du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) assure avoir été touchée. « Ce week-end, vers Ménaka, l’armée française a tué quatre de nos combattants », a déclaré à l’AFP Mohamed Ould Mataly, l’un de ses membres influent, également député à l’Assemblée nationale.
« C’est ce qu’on appelle ‘dégât collatéral’. Ce sont nos gens qui ont été tués. Et ce qui est grave, pour le moment, l’armée française ne veut pas que nous nous rendions sur les lieux », a-t-il ajouté.
Risque « d’aggravation » de la situation
La coalition de forces armées soutenant le gouvernement – La Plateforme – dont fait partie la branche pro-Bamako du MAA, a également repris ces accusations.
« Après s’être présentée et (avoir) accueilli en amies des forces Barkhane, une position de la Plateforme a a fait l’objet de tirs nourris de la part de ces forces, occasionnant plusieurs morts, blessés et disparus» a adressé la coalition hier soir, dans un communiqué.
« Tout en condamnant de façon énergique l’extrémisme religieux, les attaques et provocations terroristes de tout genre, la Plateforme appelle les forces internationales à plus de discernement afin d’éviter tout amalgame et surtout l’aggravation d’une situation déjà trop compliquée » pointe le communiqué.
La France dément
Interrogée par l’AFP, une source militaire française a formellement démenti les accusations de la Plateforme, sans qu’on en sache davantage pour le moment.
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