Boucle ferroviaire : Vincent Bolloré confirme la suspension des travaux
L’industriel français a accordé une interview au magazine français « Challenges ». Démentant l’existence d’un projet d’introduction en Bourse, il annonce que le groupe financera le projet sur fonds propres et maintient sa détermination à le reprendre une fois les procédures judiciaires terminées.
Le monde des affaires le sait : Vincent Bolloré est un habitué des longues et interminables batailles. L’industriel français, dont le groupe a signé en août 2015 la concession d’exploitation et de construction des infrastructures du chemin de fer reliant Niamey à Cotonou, a deux gros problèmes judiciaires en cours initiés par des concurrents s’estimant lésés : la procédure d’arbitrage entamée début novembre contre le Bénin et le Niger par Michel Bosio, expert ferroviaire fondateur de Geftarail et d’Africarail, et la décision de la cour d’appel de Cotonou du 19 novembre, dans le cadre d’une procédure lancée par le groupe Petrolin de Samuel Dossou-Aworet, ordonnant « la cessation par Bolloré Africa Logistics de tous travaux entrepris sur le site de l’OCBN [Organisation commune Bénin-Niger des chemins de fer et des transports] à Cotonou » et ordonnant « tant à l’État béninois qu’à Bolloré Africa Logistics de s’abstenir de tous travaux sur les composantes du projet « Épine dorsale » [programme de développement des infrastructures du Bénin] également ».
3, 6 ou 9 mois
Dans une interview accordée au magazine économique français Challenges, publiée le 14 janvier, Vincent Bolloré a confirmé ce que Jeune Afrique écrivait il y a quelques semaines déjà : la suspension des travaux « en attendant la fin des procédures judiciaires ».
Toutefois, le patron français ne désarme pas. « Mais si le projet est reculé de trois, six ou neuf mois, cela n’enlève rien à notre détermination », a précisé l’industriel, évoquant le caractère inhérent des difficultés dans les grands projets et évoquant « les canaux de Panama et de Suez ».
Le groupe Bolloré a construit 140 kilomètres de tronçon entre Niamey et Dosso, au Niger, après avoir entamé les travaux en 2014 sans la moindre concession. Mais les procédures de Samuel Dossou-Aworet et Michel Bosio posent de sérieux défis. Le groupe ne détient par ailleurs pas de concession sur la partie du tronçon reliant Niamey au Burkina.
Vincent Bolloré a par ailleurs affirmé « qu’il n’y a pas de projet d’introduction en Bourse », tout en confirmant avoir évoqué cette possibilité en assemblée générale. Il a indiqué vouloir financer sur fonds propres les 3 milliards d’euros nécessaires à la construction et à la rénovation de la boucle ferroviaire ouest-africaine, rappelant que le groupe investit « massivement dans des secteurs où personne n’ose aller ». « Cela a été le cas dans la voiture électrique et la batterie. Le groupe Bolloré en est capable grâce à son actionnariat familial, qui le protège du diktat des marchés boursiers », explique-t-il.
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