5 bonnes raisons de regarder le « Barber Show », la nouvelle web-série de la diaspora africaine à Paris
Le photographe d’origine togolaise Hugues Lawson Body, a décidé de s’immiscer dans le quotidien d’un salon de coiffure africain de Strasbourg-Saint-Denis, en plein coeur de la capitale. Une plongée aussi inédite que mordante, rythmée par les blagues des inséparables Babs et Gaye, deux comédiens hors pairs qui, le temps d’un soir, jouent leur propre rôle.
Les six premiers épisodes de la saison 1 sont accessibles en ligne. Hugues Lawson Body, 38 ans, travaille déjà sur la deuxième. Installé à Paris, il a rencontré Babs, son « coiffeur attitré » et le patron du Barber Shop, il y a 5 ans, sur recommandation d’un ami alors qu’il voulait se faire dessiner « Bonne année » sur le cuir chevelu. Depuis les deux hommes ont sympathisé, et le projet est né.
Plongé dans un (vrai) salon de coiffure afro-parisien
Le décor est déjà en place. Tout se passe au 92 rue René Boulanger, à deux pas de la station de métro Strasbourg-Saint-Denis, dans le 10ème arrondissement de Paris, prisé par la diaspora africaine. « J’ai simplement posé ma caméra sur une réalité » explique Hugues Lawson Body pour qui le Barber Show relève plutôt du docu-fiction.
Google Street View
« C’est une institution dans le quartier, une sorte de social club », commente le réalisateur. Médecins, chauffeurs, avocats, entrepreneurs, amis, ils ont l’habitude de s’y retrouver, le soir après le travail. « C’est un îlot de sympathie et d’humour, l’ambiance est chouette et accueillante et chaque vois que j’y vais, j’en sors avec la pêche » raconte Hugues Lawson Body, séduit, autant que les internautes, par le charme et le verbe de ses habitués.
Le bagou de Babs & Gaye
Intelligents et d’un naturel blagueur, c’est le duo incontournable de cette série.
Babs est nigérian. Il a ouvert son salon de coiffure il y a sept ans. Avant cela, il tenait un magasin de vêtements à Châtelet, de l’autre côté de la Seine. Il fait régulièrement la navette avec New York où il a longtemps vécu et Londres. Gaye, son acolyte, est camerounais.
Raconteur d’histoire infatigable, des anecdotes plein les poches, Babs a le sens de la mise en scène quand Gaye, véritable animateur des débats, ne lèse pas en matière de grimaces. Ces deux comédiens hors pairs jouent (gratuitement) leur propre rôle avec une aisance face caméra parfois déroutante.
Un air de café du commerce où l’on parle de tout
« Je m’autorise à parler de tout » commente Hugues Lawson Body, y compris des traditions ou des sujets parfois « clichés ». Des go (filles), du racisme, de celui qui des deux rappeurs américains, Jay-Z ou de Kennie West, marquera le plus son temps…voire même des « marabouts ». C’est lui qui « lance les sujets » pendant les tournages, mais « toutes ces discussions ont naturellement lieu au salon » commente le réalisateur.
Le soir du 13 novembre, j’étais là par hasard (Hugues Lawson Body)
Le soir des attentats de Paris, le 13 novembre dernier, il se trouvait là par hasard. Il était venu filmer la bande d’amis réunis salon pour regarder un match de foot diffusé à la télévision. Le drame qui a fait 130 morts et plus de 350 blessés s’est déroulé à deux pas, marquant profondément l’esprit de « ces enfants de France ».
« Moi je vis en France, tout ce qui touche la France me touche de près. Ça veut pas dire que je ne compatis pas quand cela se passe en Afrique mais la distance fait que tu n’as pas le même ressenti », soulève Gaye dans l’épisode consacré à cet évènement, intitulé « J’ai deux Amours ».
Toute la diaspora africaine représentée
Les habitués du salon représentent la diaspora africaine et antillaise dans toutes ses composantes. Un brassage de cultures assez typique des quartiers cosmopolites de la capitale et qui nourrit les sujets de moqueries au sein de la bande du Barber Show, ‘francophones’ et ‘anglophones’ y allant chacun de leur accent.
« La série montre une communauté assez peu représentée » commente Hugues Lawson Body, lui-même d’origine togolaise et installé depuis l’âge d’un an à Paris. Pour lui, l’objectif était de témoigner de cette « richesse culturelle », avec une première série du genre qu’il espère inspirera d’autres.
On se marre du début à la fin
Difficile d’en dire plus sans trahir les blagues innombrables qui rythment chaque épisode et rend cette série si attachante.
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