RD Congo : ce que l’on sait des disparitions et arrestations liées à la journée ville morte

Le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme a confirmé jeudi à Jeune Afrique qu’une « répression forte » a été constatée « avant et pendant » la journée ville morte décrétée le 16 février en RD Congo par la société civile et l’opposition congolaises. Qu’en est-il ?

Arrestation d’un manifestant à Kinshasa, le 19 janvier 2015. © John Bompengo/AP/SIPA

Arrestation d’un manifestant à Kinshasa, le 19 janvier 2015. © John Bompengo/AP/SIPA

ProfilAuteur_TresorKibangula

Publié le 18 février 2016 Lecture : 2 minutes.

Au moins 35 arrestations dans le pays, selon l’ONU

« L’on a assisté à une répression forte avant et pendant la journée du 16 février », décrétée ville morte par des organisations de la société civile et des partis d’opposition en RD Congo, confie à Jeune Afrique José Maria Aranaz, chef du Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme (BCNUDH).

À l’en croire, il y aurait eu au moins 35 cas d’arrestations liées à la journée ville morte dans l’ensemble du pays. « Rien qu’à Kinshasa, mardi nous avons d’abord pu confirmer la détention de cinq personnes, puis mercredi nous avons répertorié 22 nouveaux cas », poursuit José Maria Aranaz.

la suite après cette publicité

La police à Kinshasa nie tout

« Il n’y a pas eu d’arrestation à Kinshasa », rétorque le général Célestin Kanyama. Le numéro un de la police dans la capitale congolaise réfute « catégoriquement » toutes les allégations qui font état de plusieurs cas de détention de militants prodémocratie et d’opposants à Kinshasa à la veille et le jour même de la journée décrétée ville-morte.

« Tout ce qui se raconte, c’est des mensonges. Le 16 février, il n’y avait pas de manifestations, pourquoi la police aurait-elle procéder à des arrestations ? » interroge le général Kanyama.

Quid de Bienvenu Matumo (déjà enlevé, puis libéré en octobre) et Héritier Kapitene, deux militants prodémocratie très actifs disparus à Kinshasa depuis le 15 février ?

« Nous pensons qu’ils sont détenus dans les cachots de l’ANR [Agence nationale de renseignement] ou dans les cellules de la police, mais nous n’avons pas eu accès à ces endroits. Nous ne pouvons donc rien confirmer pour l’instant », répond José Maria Aranaz. Mais du côté de la police à Kinshasa, le général Kanyama jure n’avoir « aucune information » sur cette double disparition.

la suite après cette publicité

Situation dans le reste du pays

José José Maria Aranaz souligne également que « 6 militants de la Lucha [Lutte pour le changement, mouvement congolais prodémocratie] ont été arrêtés à Goma et seront jugés jeudi en procédure de flagrance, un porte-parole de l’UNC [Union pour la nation congolaise, parti de l’opposant Vital Kamerhe, ndrl] a été arrêté puis libéré à Uvira et un cas d’arrestation à Matadi », dans l’ouest du pays.

Le BCNUDH est aussi « en train de vérifier les cas d’intimidation dont auraient été victimes des commerçants à Lubumbashi et à Kolwezi », dans le sud du pays. Ces derniers auraient été sommés d’ouvrir leurs boutiques le 16 février sous peine de poursuites ou d’arrestations.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

La rédaction vous recommande

Contenus partenaires