Côte d’Ivoire : l’État injecte 35 milliards de F CFA dans la CNCE
Un temps évoquée, la liquidation de la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne (CNCE) n’aura pas lieu. L’État ivoirien a décidé d’y injecter 35 milliards de FCFA (53,4 millions d’euros).
![Nialé Kaba, ministre chargé de l’Économie et des Finances, au siège de la CNCE en juillet 2015. © CNCE](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/03/17/nial-kaba-au-sige-de-la-cnce-en-juillet-2015.jpg)
Nialé Kaba, ministre chargé de l’Économie et des Finances, au siège de la CNCE en juillet 2015. © CNCE
En proie à des difficultés de trésorerie consécutives à des problèmes de gouvernance, la Caisse Nationale des Caisses d’Epargne (CNCE), la banque publique ivoirienne, va être renflouée par l’État ivoirien qui va y injecter 35 milliards de F CFA — l’équivalent de son capital social. L’objectif est de restructurer l’établissement bancaire en écartant les options de liquidation ou de privatisation précédemment évoquées.
« L’idée est dans un premier temps de déclencher le sauvetage de la banque qui possède le plus grand réseau d’agences (133) et a plus de 700 000 clients » a expliqué Bruno Koné, le porte parole du gouvernement.
Après l’affaire Mamah Diabagaté, la CNCE suscite la méfiance du secteur bancaire
En juin 2015, le gouvernement ivoirien avait limogé Mamah Diabagaté, le directeur général nommé au lendemain de la crise poste électorale, car suspecté par la Commission bancaire de la Banque Centrale de malversations financières et d’avoir mis l’établissement dans une situation de quasi cessation de paiement. Il a par ailleurs été frappé d’une interdiction de la profession de banquier dans l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Le banquier Antoine Yéo Cassaignan avait été nommé administrateur provisoire à sa place.
Déjà, en 2013, le cabinet PriceWaterHouseCoopers Advisory — mandaté par l’État — interpellait le gouvernement sur les dysfonctionnements de la CNCE et sur l’exposition des clients aux choix de gestion managériale douteux. Dans ces conditions, l’état de la CNCE ne pouvait pas attirer d’investisseurs privés. Sur 11 mois en 2015, jusqu’en novembre, la CNCE avait réalisé des opérations interbancaires de 5,74 milliards de F CFA avec ses consœurs dont 5 milliards de F CFA avec la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO). C’est-à-dire un montant dérisoire, signe de la grande méfiance des banques.
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