Présidentielle au Congo : Denis Sassou Nguesso réélu au premier tour avec 60,39 % des voix

Le président congolais Denis Sassou Nguesso, qui cumule 32 ans de pouvoir à la tête de son pays, a été réélu au premier tour dimanche avec 60,39 % des voix, selon les résultats officiels publiés dans la nuit de mercredi à jeudi et contestés par l’opposition.

Denis Sassou Nguesso, président congolais. © Guy-Gervais Kitina/AFP

Denis Sassou Nguesso, président congolais. © Guy-Gervais Kitina/AFP

Publié le 24 mars 2016 Lecture : 2 minutes.

L’annonce officielle de la victoire du président congolais sortant, Denis Sassou Nguesso, a été faite à la télévision nationale par le ministre de l’Intérieur, Raymond Zéphyrin Mboulou, peu après 3 heures 30 du matin (2 heures TU). Selon le décompte officiel, Guy-Brice Parfait Kolélas arrive deuxième avec un peu plus de 15,05 % des voix, et le général Jean-Marie Michel Mokoko troisième avec environ 13,89 % des suffrages.

Parlant à la presse à son siège de campagne peu après l’annonce des résultats, Denis Sassou Nguesso a estimé que le peuple congolais avait « pris son destin en main » et jugé que la campagne électorale avait donné lieu à un « débat démocratique […] très ouvert ».

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En l’absence de télécommunications, les candidats de l’opposition n’ont pu être joints pour réagir à l’annonce de la victoire du président sortant au premier tour. « Les communications vont être ouvertes tout à l’heure », a promis Denis Sassou Nguesso.

« Fraude massive », selon l’opposition

Plus tôt dans la journée de mercredi,  le Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad) et l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC), deux principales plateformes de l’opposition congolaise, avaient déjà contesté les résultats partiels publiés la veille par Commission nationale électorale indépendante (CNEI), qui donnait le président sortant en tête avec 67, 02 % des voix dans  72 des 111 circonscriptions et districts du Congo-Brazzaville.

« Je savais d’avance que les dés étaient pipés, mais nous avions accepté de jouer le jeu », a déclaré le général Jean-Marie Mokoko, l’un des candidats qui se reconnaissent dans le Frocad/IDC, déplorant que les résultats publiés par la CNEI n’aient fait qu’avérer, selon lui, ses « présuppositions ».

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Vivien Manangou, porte-parole du candidat Guy Brice Parfait Kolélas, a estimé pour sa part que la réélection de M. Sassou Nguesso relevait d’une « fraude massive » et de la « magie ».

À Brazzaville, dans les quartiers sud de la ville, acquis à l’opposition, la majeure partie des boutiques sont restées fermées toute la journée de mercredi après un déploiement massif de soldats et policiers lourdement armés dans la nuit de mardi à mercredi. À en croire Vivien Manangou, les forces de l’ordre ont pénétré au siège de campagne de M. Kolélas mardi vers midi, tirant des grenades lacrymogènes et provoquant une bousculade qui aurait fait un mort.

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« Faire respecter le résultat des urnes »

Dans un communiqué, auquel le général Mokoko a indiqué avoir donné son assentiment, Charles Zacharie Bowao, coordonnateur de la plate-forme électorale soutenant les cinq candidats du pacte anti-Sassou, a qualifié le scrutin de dimanche de « coup d’État électoral » et affirmé que « les candidats signataires » de l’alliance étaient déterminés à « faire respecter le résultat des urnes ».

On ne savait pas jeudi matin si Guy-Brice Parfait Kolélas, absent à la conférence de presse de mercredi, approuvait cette position. « Ne comptez pas sur [M. Kolélas] pour entrer dans une épreuve de force, de violence », a néanmoins déclaré son porte-parole, répétant que son candidat était déterminé à contester les résultats officiels par les voies légales.

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