Huit ans de prison pour un cyberjihadiste tunisien jugé à Paris

La cour d’appel de Paris a confirmé mardi la condamnation à huit ans de prison d’un « cyberjihadiste » tunisien, qui se présentait comme l’administrateur du « plus grand forum jihadiste du monde », lié à Al-Qaïda.

L’effervescence autour du cyberespace laisse présager que la révolution numérique sera l’un des moteurs du développement du continent. © Wikimedia Commons/Colin

L’effervescence autour du cyberespace laisse présager que la révolution numérique sera l’un des moteurs du développement du continent. © Wikimedia Commons/Colin

Publié le 6 avril 2016 Lecture : 1 minute.

Le Tunisien Nabil Amdouni, 37 ans, avait été arrêté en juillet 2012 à Toulon puis condamné trois ans plus tard en première instance à huit ans de prison. Il avait été identifié par les services de renseignement depuis environ un an comme administrateur du site Choumoukh al-islam (fierté de l’islam), « le plus grand forum jihadiste du monde », selon ses propres mots.

La cour d’appel de Paris a confirmé cette condamnation mardi 5 avril en assortissant la peine d’une période de sûreté des deux tiers.

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Affilié à Al-Qaïda

Il avait créé ce site hébergé sur un serveur en Malaisie, en juin 2007, après avoir gravi les échelons (simple membre, modérateur puis administrateur) d’un autre site web jihadiste. « Choumoukh al-islam » (fierté de l’islam) avait reçu l’agrément d’Al-Fajr, la branche médiatique d’Al-Qaïda.

Nombre des messages dans la partie privée des forums étaient cryptés. Ont ainsi été transmis des détails sur des personnalités cibles potentielles, la fabrication d’explosifs, ou encore des revendications d’enlèvement. Des filières de recrutement ou de financement étaient également promues, mais Nabil Amdouni a affirmé avoir aidé « seulement deux » candidats jihadistes à partir au Yémen.

Maçon le jour, cyberjihadiste le soir

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« Je me condamne moi-même. J’ai fait des choses immorales. Je le sais maintenant », avait reconnu lors de l’audience devant la cour d’appel Nabil Amdouni, qui n’a jamais nié les faits au cours de ses deux procès.

Arrivé en France en 2003, il travaillait également en tant que maçon à Toulon, vivant une vie « entre deux mondes »: son écran d’un côté, son métier, sa femme et ses deux enfants de l’autre. Ils avaient d’ailleurs acheté un petit appartement en Tunisie « pour préparer leur avenir », a rapporté le site Rue89 lors du premier procès.

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« Il y a autre chose à faire que la prison pour mon client », avait plaidé son avocat Me Éric Bourlion, brandissant un rapport de la maison d’arrêt d’Osny (Val d’Oise) qui démontre que « (s)on client a changé ».

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