Présidentielle au Tchad : réseau internet coupé et SMS suspendus
Le réseau internet était toujours coupé lundi à N’Djamena au lendemain de la présidentielle au Tchad. Certains utilisateurs indiquaient cependant mardi matin que la connexion commençait à être partiellement rétablie.
Si le scrutin présidentiel s’est déroulé dans l’ensemble sans grave incident, sous forte présence militaire, internet n’avait toujours pas été rétabli lundi 11 avril au Tchad. Le réseau mobile avait été interrompu dès dimanche 10 avril au matin et l’internet fixe avait suivi dans la soirée. Les SMS ne passaient plus non plus sur le réseau local.
Mardi matin, cependant, certains utilisateurs faisaient état d’un rétablissement au moins partiel du service par l’opérateur Tigo, mais Facebook notamment semblait toujours inaccessible.
#Tchad La connexion internet vient d'être rétablie par l'opérateur @tigotchad pas de nouvelle du côté de @airteltchad
— Youssouf (@youssoufAbdel) April 11, 2016
Ces mesures d’isolement et de censure, nullement expliquées par les autorités, empêchent de fait les opposants de communiquer entre eux au sujet des conditions de déroulement du vote de dimanche auquel se présentaient 13 candidats, dont le président Idriss Deby Itno, qui brigue un cinquième mandat.
Censure des médias étrangers
Autre signe de crispation du pouvoir tchadien, certains médias internationaux télévisés, qui avaient l’autorisation de tourner jusqu’à dimanche soir, étaient toujours lundi en milieu de journée dans l’attente d’une nouvelle autorisation de travailler de la part du ministère de la Communication, et empêchés de fait de suivre l’après-élection.
Dimanche soir, une équipe de TV5, qui couvrait des échauffourées entre des militaires et de jeunes opposants dans le quartier Ampata Grillage (7e arrondissement) au sujet de bourrages d’urnes, s’est vu enlever brutalement sa caméra par les militaires. Elle leur a été rendue plus tard dans un commissariat, mais avec le sujet filmé effacé, a précisé l’équipe de TV5.
Accusations de bourrages d’urnes
Suspendue dimanche pendant le scrutin, la circulation a bien repris dans la capitale et le déroulement du vote était abondamment commenté dans les quartiers pauvres où l’on espérait toujours, sans trop y croire, « un vrai changement ». Le président sortant est en effet le grandissime favori, la question principale étant de savoir s’il y aura ou non un second tour.
Dès dimanche, le chef de l’opposition Saleh Kebzabo a accusé le régime « de bourrages d’urnes et de ventes de cartes d’électeurs ». En l’absence de sondages postélectoraux, il était impossible de connaître les tendances du vote, dont les résultats provisoires ne sont attendus que dans 15 jours, selon la Commission nationale électorale indépendante (CENI).
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