Air Sénégal SA : les contours encore flous du nouveau pavillon national
Quelques jours après le dépôt de bilan de Senegal Airlines, le gouvernement du Sénégal vient de mettre sur pied une société devant donner naissance à une nouvelle compagnie aérienne. Mais ni la date de son démarrage effectif, encore moins le futur partenaire stratégique ne sont encore connus.
Air Sénégal SA s’évertuera à prendre son envol sur les cendres de Sénégal Airlines dont la dissolution a été annoncée le 11 avril dernier. Le nouveau pavillon est pour le moment doté d’un capital initial de 40 milliards de F CFA (61 millions d’euros) en numéraires, porté par la Caisse des dépôts et consignations du Sénégal (CDC).
Il est prévu, à terme, une augmentation du capital à 100 milliards de F CFA.
L’identité du partenaire stratégique de la nouvelle compagnie a fait l’objet de plusieurs spéculations dans la presse sénégalaise, avec la compagnie Turkish Airlines présentée comme ayant les faveurs de Dakar. Interrogée à ce sujet, au cours d’une conférence tenue ce vendredi à Dakar, Maimouna Ndoye Seck, la ministre sénégalaise du Tourisme et des Transports aériens, s’est voulue catégorique : « Pour le moment aucun, aucun partenariat n’a encore été noué, aucune offre n’est négociée (…). Toutes les personnes et structures intéressées par la structuration de la compagnie ou par une contractualisation avec elle, sont appelées à nous adresser directement leur contribution ou leur offre ».
De même, la ministre a démenti les rumeurs faisant état de « négociations avancées » entre le Sénégal et le suisse Jetlease, spécialiste de solutions financières pour les compagnies aériennes (location, leasing, etc.).
Démarrage rapide souhaité
La date de démarrage précise d’Air Sénégal SA n’est pas encore connue. « Il est retenu d’assurer une capitalisation permettant un démarrage rapide de ses opérations en attendant la contractualisation avec un partenaire stratégique fort », s’est contentée d’indiquer Maimouna Ndoye Seck.
Selon la ministre sénégalaise, la nouvelle compagnie disposera d’un service de handling (assistance au sol), ainsi que d’un centre de maintenance « afin de garantir à la compagnie un modèle économique robuste ».
L’objectif du gouvernement est que le premier vol commercial depuis le tarmac du nouvel aéroport international Blaise-Diagne de Diass soit celui du pavillon national.
Un groupe turc à la rescousse de l’aéroport Blaise-Diagne ?
Or, les travaux de construction de la nouvelle infrastructure sont à l’arrêt depuis près d’un an, en raison de divergences principalement financières entre AIBD SA, l’autorité en charge de l’aéroport, et le constructeur Saudi Bin Laden group (SBG).
Selon Maimouna Ndoye Seck, ces travaux vont bientôt reprendre sous l’égide du consortium turc Summa-Limak, qui devraient finaliser, dans un délai de huit mois, la construction de l’aéroport, en vertu d’un contrat de sous-traitance général avec le groupe SBG.
Toujours selon la dirigeant sénégalaise, l’exploitation du nouvel aéroport devrait être assurée par Summa-Limak, suite au retrait de l’opérateur allemand Fraport. Les deux accords – pour la finalisation de la construction de l’aéroport et pour son exploitation – pourraient être scellés dès la semaine prochaine, indiquent les autorités sénégalaises.
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