Mali : 6 millions d’euros pour un abattoir moderne à Kayes

L’infrastructure, financée et gérée par la société Laham Industrie S.A., a ouvert ses portes en avril. D’un coût de 4 milliards de F CFA (6,1 millions d’euros), ce projet prévoit à terme une production de 27 600 tonnes de viande par an.

À la fin des années 2000, le cheptel malien comptait 8,89 millions de bovins. Photo d’illustration.

À la fin des années 2000, le cheptel malien comptait 8,89 millions de bovins. Photo d’illustration.

Publié le 2 mai 2016 Lecture : 2 minutes.

En avril dernier, Laham Industrie S.A. a ouvert officiellement les portes de son usine de production de viande dans la ville de Kayes, à 602 km à l’Ouest de la capitale Bamako. Le projet, dont les travaux ont démarré fin 2014, comprend une usine moderne d’abattage de bétail pour la production et la commercialisation de viande de bœuf, de veau, de mouton, d’agneau et de chèvre découpée et fraîche ou surgelée et mise en carton. « Nous avons investi 3,4 milliards de F CFA dans l’usine à Kayes et 600 millions de F CFA dans les  infrastructures de distribution à Bamako et Dakar », explique Mamadou Traoré, le directeur de l’usine.

C’est un investissement de 4 milliards de F CFA qu’a réalisé Laham Industrie S.A. pour ce projet. Selon une note de la diplomatie hollandaise, qui a apporté une subvention de 500 millions de F CFA au projet, Laham Industrie est une co-entreprise fondée par  la PME malienne Locam SARL, qui distribue du thé, du café et des bouillons au Mali, au Sénégal, en Mauritanie et au Niger, et l’algérien FM Produits SARL, présent dans la distribution de produits alimentaires (légumes, riz, lait, café et épices) en Afrique du Nord.

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Vitesse de croisière 

Implanté dans la région de Kayes, frontalière avec le Sénégal et zone traditionnelle d’élevage, le nouvel abattoir est bâti sur un terrain de 3,6 hectares où une soixante d’employés sont actifs. À sa vitesse de croisière, l’usine compte produire 60 tonnes de viande de bovin par jour (pour une capacité annuelle de 21 600 tonnes par an), ainsi que 15 tonnes de viande ovine (moutons) et caprine (chèvres) par jour, soit 5 400 tonnes par an de viande ovine et caprine. 

Le site dispose de 3 chambres froides d’une capacité de 689 mètres carrés chacune, avec une capacité de stockage supérieur à 260 tonnes de viande.

« Pour le moment, nous produisons 4 tonnes de viande par jour que nous envoyons à Dakar et à Bamako dans des camions semi-remorques frigorifiques d’une capacité de 26 tonnes. Sur place nous avons des fourgonnettes d’une capacité de 10 à 15 tonnes pour la livraison dans les marchés », explique Mamadou Traoré. Il ajoute : « D’ici à la fin de l’année, nous visons une production de 15 tonnes par jour ».

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Le bétail : troisième produit d’exportation du Mali

Au Mali, le bétail est le troisième produit d’exportation après l’or et le coton. À la fin des années 2000, le cheptel malien comprenait 9 millions de bovins, 11 millions d’ovins et 16 millions de caprins.

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Mais le pays n’exporte jusque-là que du bétail sur pied (animaux encore vivants) vers les autres pays de la sous-région ouest-africaine. Là où les promoteurs du nouvel abattoir visent l’exportation de la viande déjà découpée et entendent cibler les pays voisins du Mali, ceux du Maghreb et du Golfe.

Projets d’expansions

En attendant les grosses commandes, l’emballage de la viande se fait au niveau de deux pôles de distribution : le « Carré fermier » à Bamako et la Sodiv (Société de distribution de la viande) à Dakar. Dans les prochains mois, le groupe malien compte investir 1 milliard de F CFA pour réaliser des grands parcs d’élevage, afin d’élever directement les animaux destinés à l’abattage et s’assurer, ainsi, de la qualité de la viande.

Pour cette phase d’investissement, le groupe malien étudie les modalités d’un financement auprès du gouvernement des Pays-Bas et de la Banque mondiale.

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