Tunisie : trafic commercial paralysé depuis cinq jours à la frontière avec la Libye
Sur décision des autorités libyennes, le trafic commercial est complètement paralysé depuis vendredi à Ras Jedir, principal poste frontière entre la Tunisie et la Libye.
![File d’attente à proximité de la ville de Dehiba, à la frontière de la Tunisie et de la Libye, en mai 2011. © Chokri Mahjoub/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/05/03/sipa_ap21043824_000004.jpg)
File d’attente à proximité de la ville de Dehiba, à la frontière de la Tunisie et de la Libye, en mai 2011. © Chokri Mahjoub/AP/SIPA
Seuls les civils souhaitant rentrer dans leur pays ainsi que les ambulances sont autorisés à passer, a indiqué le 3 mai un fonctionnaire de l’Office des travailleurs tunisiens à l’étranger en poste à Ras Jedir.
Depuis cinq jours, le trafic commercial est totalement paralysé au principal poste frontière entre la Tunisie et la Libye. Le flux est ralenti et chaque véhicule fait l’objet de fouilles minutieuses, une initiative des autorités libyennes qui empêchent tout passage de marchandises.
Initiative des autorités libyennes
Cette décision vise entre autres à protester contre « la contrebande de marchandises subventionnées » en Tunisie, comme l’essence, a expliqué Hafedh Mouammar, un responsable du conseil local libyen de Zouara, de l’autre côté de la frontière. Et le responsable de dénoncer sur sa page Facebook, le harcèlement dont les voyageurs libyens font l’objet, réclamant des garanties pour assurer leur « bon traitement ».
Négociations en cours
« Des négociations sont en cours entre des représentants des sociétés civiles et entre responsables des deux pays », a expliqué Tahar Matmati le gouverneur de Médenine, dans le sud-est de la Tunisie, à deux cents kilomètres au nord de Dehiba. « Nous essayons de surmonter les difficultés pour que le trafic reprenne son cours normal dans les plus brefs délais », a-t-il ajouté.
En mars dernier, la Tunisie avait déjà fermé les points de passages de Ras Jedir et Dehiba pour cause de menace terroriste suite à l’attaque jihadiste de Ben Guerdane. Le gouvernement avait déjà annoncé au mois de février la construction d’un « système d’obstacles » à sa frontière avec la Libye sur près de 200 kilomètres.
Ces dernières semaines, la Tunisie a apporté son soutien au gouvernement d’union nationale libyen de Faye al-Sarraj, installé désormais à Tripoli, dans l’espoir d’une amélioration de la sécurité dans la région.
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