Burkina : distribution tournante de l’eau dans la capitale en raison d’une pénurie chronique
À Ouagadougou, l’eau sera désormais distribuée de façon alternée entre les quartiers divisés en deux groupes, ont fait savoir les autorités après plusieurs semaines de pénuries accrues dans certains quartiers de la capitale.
Outre les délestages électriques, les deux millions de Ouagalais vont devoir vivre avec les pénuries d’eau déjà très fréquentes depuis plusieurs semaines — certains quartiers peuvent passer trois à cinq jours sans eau.
En cause : un déficit journalier d’environ 28 000 mètres cubes d’eau qui a été accentué par les fortes chaleurs, un accroissement démographique plus important que prévu et des difficultés sur le réseau de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (Onea), la société d’État chargée du développement de l’hydraulique urbaine au Burkina-Faso.
« Nous avions actuellement une capacité de production sur nos deux stations de 156 000 m3/jour pour une demande en cette période chaude estimée à 184 000. Le déficit est donc de 28 000 m3. Ça c’est en temps normal. La semaine dernière, ce déficit nous l’avions estimé autour de 70 000 », a indiqué à l’AFP Hamado Ouédraogo, le directeur général de l’Onea.
Plan de distribution
Pour y faire face, le gouvernement et l’Onea ont rendu public un plan de distribution qui prévoit de scinder la ville en deux zones. Ainsi, à compter du mardi 3 mai, chaque groupe devrait être desservi pendant douze heures, soit de minuit à midi pour le premier, puis de midi à minuit pour le second. Toutefois, les ménages situés dans une même zone de desserte ne seront pas servis au même moment, certains pouvant recevoir l’eau plus tard que d’autres.
L’Onea recommande aux populations de toutes les zones concernées de faire des provisions pendant les périodes de disponibilité de l’eau. Car ce nouveau programme de desserte concerne également les quartiers qui étaient jusque-là à l’abri des coupures d’eau.
Seconde composante du plan gouvernemental de réponse à une pénurie chronique depuis au moins 2010, la réhabilitation en urgence d’une cinquantaine de forages urbains dans les quartiers où la pénurie en eau est la plus sensible.
Capacités
En décembre dernier, l’Onea avait lancé les travaux du second volet du projet Ziga – un barrage situé à 50 kilomètres de Ouaga –, d’un montant total de 159 millions d’euros. Il vise à relever les capacités de la société nationale à 7 500 m3 d’eau par heure et à améliorer l’alimentation en eau potable de Ouagadougou.
Cette dernière voit sa population croître en moyenne de +6 % par an. Partant de cette hypothèse, l’Onea espère que le chantier de Ziga II, prévu pour durer 22 mois, couvrira les besoins en eau de 4,5 millions de consommateurs à l’horizon 2030.
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