Burkina Faso : la famille de Thomas Sankara demande une contre-expertise ADN

La famille de Thomas Sankara a demandé une contre-expertise ADN sur la dépouille présumée de Sankara, a déclaré lundi le parquet militaire.

L’ancien président burkinabè Thomas Sankara. © AFP

L’ancien président burkinabè Thomas Sankara. © AFP

Publié le 7 juin 2016 Lecture : 2 minutes.

« Trois familles parmi lesquelles celle de Thomas Sankara avaient émis des réserves sur les expertises des tests ADN et ont demandé conformément à la loi des contre-expertises. Ce que le juge a accepté en leur fixant un délai », a déclaré, lundi 6 juin lors d’une conférence de presse, Alioune Zanré, commissaire du gouvernement (procureur) au tribunal militaire qui instruit le dossier.

L’enquête sur la mort de Sankara avait été ouverte fin mars 2015 et les corps présumés de Sankara et de 12 personnes qui étaient avec lui le jour de sa mort ont été exhumés fin mai 2015. Les tests ADN effectués visaient à déterminer avec certitude l’identité des victimes.

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Le 21 décembre 2015, la justice militaire a remis aux familles les résultats des tests réalisés en France. Mais les expertises indiquaient que les ADN n’étaient pas « détectables » et ne permettaient donc pas d’identifier à coup sûr les victimes.

Les résultats de l’autopsie livrés mi-octobre 2015 indiquent en revanche que la dépouille présumée du président Sankara était « criblée de balles ». Selon l’avocat de la famille de Thomas Sankara, les analyses du laboratoire de police de Marseille, qui fait « référence en la matière », ont été réalisées « conformément aux normes internationales ».

Compaoré dans le viseur

La justice militaire avait émis début décembre 2015, un mandat d’arrêt international contre Blaise Compaoré, qui vit en exil en Côte d’Ivoire, pour son implication présumée dans l’assassinat de Thomas Sankara, tué le 15 octobre 1987 lors d’un coup d’État qui l’avait porté au pouvoir. Il est poursuivi pour « assassinat », « attentat » et « recel de cadavre » dans le cadre de l’enquête ouverte fin mars 2015, par les autorités de la transition burkinabé.

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Le mandat d’arrêt en question a toutefois été annulé pour vice de forme, l’article 130 du Code de procédure pénale oblige le juge à requérir les réquisitions du procureur avant tout mandat international, ce qui n’avait pas été fait. « L’annulation des mandats ne veut pas dire que c’est fini. Les juges peuvent reprendre et corriger les actes en suivant les procédures pour les rendre valides », avait alors précisé Armand Ouédraogo.

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