Algérie : la condamnation de Cheikh Hamadache annulée dans l’affaire qui l’oppose à Kamel Daoud

À la surprise générale, la Cour d’appel d’Oran a prononcé, le 7 juin, son incompétence territoriale dans l’affaire opposant l’écrivain algérien Kamel Daoud au prédicateur salafiste Abdelfattah Hamadache. La peine de prison dont ce dernier a écopée en première instance en mars dernier est, de ce fait, annulée.

N’hésitant pas à briser les tabous, l’écrivain algérien, Kamel Daoud, est connu pour ses critiques acerbes du rapport des musulmans avec leur religion . © Vincent Fournier pour Jeune Afrique

N’hésitant pas à briser les tabous, l’écrivain algérien, Kamel Daoud, est connu pour ses critiques acerbes du rapport des musulmans avec leur religion . © Vincent Fournier pour Jeune Afrique

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 8 juin 2016 Lecture : 1 minute.

Le 7 juin, la Cour d’appel d’Oran (à l’ouest d’Alger) s’est déclarée incompétente territorialement dans l’affaire opposant l’écrivain Kamel Daoud à l’imam salafiste Abdelfattah Hamadache qui avait appelé à sa mort pour apostasie.

Le cheikh salafiste, préalablement condamné par le tribunal de première instance de la même ville à 6 mois de prison dont 3 ferme et à 50 000 dinars d’amendes (près de 500 euros), a fait valoir qu’il a proféré ses menaces depuis sa ville de résidence Alger et que le tribunal d’Oran n’avait donc pas la compétence territoriale pour statuer sur la plainte introduite par Kamel Daoud.

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Vice de forme

Dans une déclaration à Jeune Afrique, l’avocat de Kamel Daoud, Fodil Abderrazak, s’est dit surpris par ce retournement de situation vu que les menaces de mort proférées contre son client ont été diffusées sur Internet et ne se sont pas limitées à Alger. « Je suis d’autant plus étonné que le cheikh n’avait pas brandi ce qu’il appelle ‘vice de territorialité’ en première instance », dénonce-t-il.

Suite à la décision d’incompétence de la Cour d’appel d’Oran, le premier jugement contre l’imam salafiste, rendu le 8 mars, est devenu caduc.

Cap sur Alger

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L’affaire sera transmise au parquet général d’Alger pour être rejugée, souligne Me Fodil. Abdelfattah Hamadache avait appelé à l’exécution de Kamel Daoud en décembre 2014, l’accusant de « mener une guerre contre Allah, son prophète, le Coran et les valeurs sacrées de l’Islam ». 

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