L’économie sud-africaine se contracte au premier trimestre et ravive les craintes d’une récession
Le PIB de l’Afrique du Sud s’est contracté de -1,2 % au premier trimestre 2016. Sans rebond durant le trimestre qui s’achève à la fin de ce mois, l’économie sud-africaine pourrait replonger dans une récession.
L’Afrique du Sud a enregistré un recul de sa croissance de -1,2 % de son PIB au premier trimestre 2016, ont indiqué la semaine dernière les autorités publiques.
Ce recul intervient après une croissance molle d’à peine +0,4 % durant le dernier trimestre 2015, selon les chiffres de l’Office national des statistiques (StatSA). Par rapport au premier trimestre 2015, le PIB enregistré entre janvier et mars 2016 est en recul de -0,2 %.
Mines et agriculture en grandes difficultés
La contraction la plus forte a été enregistrée dans l’industrie minière, dont la production a reculé de -18,1 % entre janvier et mars 2016, par rapport au dernier trimestre 2015. La production agricole a elle baissé de -6,5 %, celle du secteur électrique de -2,8 %, le transport de -2,7 %.
Le recul du PIB sud-africain au premier trimestre est en très nette partie due à la contre-performance de l’industrie minière, confrontée à la chute des cours et à des mouvements sociaux à répétition. Sans la baisse de cette industrie, la croissance du pays aurait été de +0,5 % au premier trimestre, estime StatSA.
Le secteur agricole, qui souffre d’une faible pluviométrie, a enregistré sa cinquième chute trimestrielle consécutive : la production est en recul de -14 % par rapport au quatrième trimestre 2014.
Si l’économie sud-africaine ne retrouve pas la croissance durant le deuxième trimestre, qui s’achève à la fin de ce mois, l’Afrique du Sud connaîtra sa première récession depuis 2009.
Parmi les signes d’espoirs, figurent la relance du secteur de l’électricité, grâce à la réduction des difficultés d’approvisionnement et de production enregistrée ces derniers mois. Le secteur financier, qui a crû de +1,9 % au premier trimestre, devrait aussi être renforcé par la reprise des marchés, qui ont accueilli favorablement l’introduction en Bourse du spécialiste de la restauration Bidcorp en mai dernier et ont été rassérénés par le maintien de la note d’investissement de l’Afrique du Sud par les agences de notations internationales.
S’ils ne prévoient pas récession, pour les moments, les économistes tablent sur une croissance très mitigée en 2016. Le Fonds monétaire international et la banque centrale estiment que la croissance ne dépassera pas +0,6 % tandis que la banque sud-africaine Nedbank prévoit elle une hausse annuelle du PIB de seulement +0,2 %.
Une situation de détresse aiguë
Dans une note publiée le 09 juin, les analystes de Nedbank avertissent d’ailleurs que « tout mouvement de grève dans le secteur de l’exploitation minière et des perturbations dans la production de l’électricité ou d’autres obstacles pourraient facilement conduire à une contraction de l’économie sud-africaine sur l’ensemble de l’année ».
« Nous considérons la discussion autour d’une récession technique comme une question théorique et pensons que l’économie est dans un état de détresse aiguë, ajoutent les analystes de Nedbank. Cette situation renforce les appels des agences de notation en faveur de réformes structurelles et pour l’émergence d’un contexte politique favorable à la croissance. »
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