France : un couple de policiers tués par un homme se réclamant de l’EI
Un homme se réclamant du groupe État islamique a revendiqué lundi soir près de Paris le meurtre d’un policier avant de se retrancher dans le domicile de sa victime. La compagne de ce dernier, également fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, a également été retrouvée morte après que l’assaillant a été abattu par les hommes du Raid.
Que s’est-il passé ?
Vers 21h, un homme, identifié comme Larossi Abballa, a tué de plusieurs coups de couteau un commandant de police de 42 ans devant son domicile de Magnanville, dans les Yvelines, au nord ouest de Paris.
L’assaillant s’est ensuite retranché au domicile de sa victime. Les policiers de l’unité d’élite du Raid sont rapidement arrivés sur les lieux. « Les négociations ne pouvant aboutir, il a été décidé de donner l’assaut », a expliqué le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet.
En entrant dans le domicile du couple de policier, les forces de l’ordre ont trouvé le corps d’une femme et « l’assaillant a été abattu », a rapporté le procureur de Versailles. Également enployée par le ministère de l’Intérieur, la compagne du commandant tué était secrétaire administrative au commissariat de Mantes-la-Jolie.
Les policiers ont ensuite secouru leur petit garçon de trois ans, « choqué mais indemne », selon le procureur. Dans une vidéo de 13 minutes 15 postée sur son compte Facebook (lequel a été suspendu depuis), le suspect abattu avait revendiqué le double assassinat au nom de l’État islamique et expliqué qu’il ne savait pas encore ce qu’il allait « faire » avec l’enfant de 3 ans.
Le bébé est derrière lui, sur le canapé. Après avoir tué ses parents il dit: "je ne sais pas encore ce que je vais faire avec lui"
— David Thomson (@_DavidThomson) June 14, 2016
Larossi Abballa, un suspect déjà condamné pour terrorisme
Le meurtrier présumé du policier a été identifié comme Larossi Abballa, 25 ans. Il avait été condamné en 2013 pour participation à une filière jihadiste entre la France et le Pakistan.
Originaire de Mantes-la-Jolie, à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Paris, il avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes, a-t-on appris mardi 14 juin.
Revendication de l’EI
Quelques heures après l’attaque, l’agence Amaq liée au groupe jihadiste a affirmé qu’un « combattant de l’État islamique » (EI) avait tué le couple près de Paris, selon le centre américain de surveillance de sites jihadistes SITE. C’est cette même agence qui a revendiqué il y a deux jours l’attentat contre le club gay d’Orlando, qui a fait 50 morts dont le tireur.
Selon des sources policières, Larossi Abballa « s’est revendiqué du groupe jihadiste » durant les négociations avec le Raid.
La France, cible numéro un de l’EI
L’enquête a été confiée à la sous-direction antiterroriste (SDAT), à la police judiciaire de Versailles et à la Direction générale de la sécurité intérieure.
« Toute la lumière sera faite » sur « la nature exacte » de « ce drame abominable », a déclaré François Hollande, qui tiendra une réunion mardi matin à l’Elysée.
Réunion en cours à l'Élysée autour du président @fhollande à la suite de l'odieux assassinat survenu à #Magnanville pic.twitter.com/OBuDoCNMFy
— Élysée (@Elysee) June 14, 2016
Depuis les attentats parisiens du 13 novembre qui ont fait 130 morts, la France, qui accueille l’Euro de football, vit plus que jamais sous menace terroriste.
« La France est aujourd’hui, clairement, le pays le plus menacé », avait ainsi estimé en mai le patron du renseignement intérieur, Patrick Calvar.
Le 24 novembre 2015, le service de presse de l’État islamique dans la province d’Al-Raqqa avait confirmé ces menaces, diffusant une vidéo dans laquelle des combattants francophones de l’EI menaçaient les Français de nouvelles attaques contre leurs « maisons ».
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