Mali : l’armée sans nouvelles de six soldats depuis l’attaque jihadiste de Nampala

Le gouvernement malien a, pour la première fois jeudi, évoqué le cas de six soldats de l’armée nationale portés disparus depuis l’attaque du camp de Nampala par des jihadistes dans la région de Ségou le 19 juillet. Cependant le groupe Ansar Eddine, qui a diffusé une vidéo de revendication montrant des militaires maliens otages, n’a fait aucun commentaire à ce sujet.

Des combattants du groupe jihadiste Ansar Eddine lors d’un transfert d’otages dans  le désert de Timbuktu en avril 2012 © STR/AP/SIPA

Des combattants du groupe jihadiste Ansar Eddine lors d’un transfert d’otages dans le désert de Timbuktu en avril 2012 © STR/AP/SIPA

Publié le 5 août 2016 Lecture : 2 minutes.

« À la suite des événements tragiques de Nampala, une mission d’enquête a été dépêchée sur place. La conclusion de cette mission est qu’il y a eu 17 militaires maliens tués, 37 militaires blessés et six autres disparus », a déclaré devant la presse le colonel Abdoulaye Sidibé, porte-parole du ministère malien de la Défense à propos de l’attaque jihadiste du 19 juillet.

L’assaut a été revendiqué par deux groupes armés : un mouvement peul de création récente et Ansar Eddine.

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Aucune question des journalistes n’a été autorisée lors de ce point presse, alors que depuis mercredi soir circule une vidéo d’Ansar Eddine montrant cinq hommes en tenue militaire se présentant comme des soldats maliens capturés le 19 juillet à Nampala.

Cette vidéo de moins de trois minutes a été diffusée par l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar. On y voit les cinq hommes assis devant une bannière avec des mots écrits en arabe sur fond noir tendue par deux ravisseurs dont on ne distingue pas les visages. Les otages récitent ensuite tour à tour un texte manifestement imposé.

Une source au ministère de la Défense sous couvert d’anonymat a indiqué à l’AFP qu’il s’agissait bien de militaires maliens.

Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a convoqué jeudi un conseil de défense, pour la deuxième fois depuis l’attaque contre Nampala, a constaté un journaliste de l’AFP.

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Renforcer les forces de défense et de sécurité

À l’issue de la rencontre, le ministre de la Défense Tièman Hubert Coulibaly a également évoqué « six portés disparus » parmi les militaires et indiqué avoir vu des images « publiées sur Internet », sans plus de commentaire.

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Le rapport de l’ « enquête de commandement » mentionne « six portés disparus. Nous avons vu les photos publiées sur Internet, mais des analyses sont en cours pour déterminer le statut de ces éléments », a déclaré le ministre.

Selon lui, la réunion de jeudi a notamment permis de « faire le point » sur l’exécution d’une loi de programmation militaire de 2015 et sur le programme de l’année en cours. « Il est prévu des infrastructures et des acquisitions pour renforcer l’armée de terre, et soutenir les investissements en termes d’équipement », a-t-il affirmé.

Le ministre de la Sécurité, Salif Traoré, a également évoqué une loi de même type en cours d’élaboration concernant « la sécurité intérieure ». « L’effectif des forces de sécurité doit augmenter et des formations aussi seront organisées », a-t-il ajouté.

Plus de 500 militaires et 100 véhicules dépêchés à Nampala

Devant la presse, le colonel Abdoulaye Sidibé a fait état d’effectifs militaires importants dépêchés à Nampala, dont le camp a été attaqué plusieurs fois depuis 2015. « Nous avons désormais sur place 500 hommes et 100 véhicules militaires », a-t-il dit.

Malgré l’intervention militaire internationale déclenchée en janvier 2013 et qui se poursuit, des zones entières échappent encore au contrôle des forces régulières.

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