Togo : nouveau débrayage à la Société nouvelle des phosphates
Déjà en grève début août, les employés de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) ont déclenché mercredi une nouvelle grève de 48 heures. Leurs revendications porte sur de meilleurs salaires et l’obtention de tenues vestimentaires et des chaussures de sécurité sur les lieux de travail.
Les employés de la Société nouvelle des phosphates du Togo (SNPT) ont déclenché mercredi une nouvelle grève de 48 heures, aucun accord n’ayant été trouvé à leurs revendications, a appris l’AFP jeudi 25 août.
Les quelque 1 500 personnes employées par la SNPT avaient déjà paralysé le secteur les 10, 11 et 12 août pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie et de travail.
« Nous avons déclenché une nouvelle grève, parce que rien n’a bougé. Nous n’avons eu aucune discussion avec les premiers responsables de la société. Depuis mercredi, c’est le calme plat sur le site d’extraction de Hahatoé (environ 40 km au nord de Lomé) et de l’usine de traitement de Kpémé (40 km à l’est de Lomé) », a déclaré Poro Egbohou, porte-parole du personnel de la SNPT.
« Nous sommes déterminés cette fois-ci à aller jusqu’au bout. Nous avons entamé les discussions depuis 2013 avec les responsables de la société autour de nos revendications. Les choses piétinent, nous n’avons rien de concret », a-t-il encore indiqué.
Le « non-respect du service minimum » pointé par la direction
Les employés de la SNPT, exigent la revalorisation de leurs salaires conformément à la grille de la convention interprofessionnelle du Togo et réclament des tenues vestimentaires et des chaussures de sécurité sur les lieux de travail. « Nous réclamons aussi des primes de production et de rendement, ainsi que la révision des primes de transport et de logement », selon Poro Egbohou.
Dans une lettre adressée aux employés, le directeur général de la SNPT, Michel Kézié, a dit constater avec étonnement le non-respect du service minimum (…) malgré les multiples demandes de l’employeur d’assurer la protection des installations et équipements, assurant que ces comportements ne garantissent pas la sécurité et la pérennité des lourds investissements que l’entreprise réalise depuis quelques années.
Dans les années 1980 et 1990, les phosphates constituaient la principale source de recettes d’exportation et représentaient 40 % des recettes de l’État. Mais la production annuelle du pays a énormément régressé, passant de 3,39 millions de tonnes en 1989 à 800 000 en 2009, à cause de la vétusté des installations, d’une mauvaise gestion et de l’incapacité de l’Office togolais des phosphates puis de l’International Fertilizers Group-Togo (dissous) à investir.
Depuis 2010, le gouvernement a mis en place un plan de relance de la filière estimé à plus de 200 milliards de F CFA (près de 305 millions d’euros) d’investissements sur la période 2011-2015 afin de doper la production. Cette stratégie s’est appuyée sur la SNPT.
Celle-ci a extrait 1,5 million de tonnes de phosphate en 2015 contre 1,110 million tonnes en 2014. Selon les syndicats cités par l’AFP, de janvier à juillet 2016, la SNPT a vendu 591 000 tonnes de phosphate.
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