Mali : pourparlers bloqués entre la CMA et la Plateforme à Bamako
Réunis depuis mi-août à Bamako, les chefs de la CMA et de la Plateforme ne sont pas encore parvenus à un accord pour mettre fin aux tensions nées de leurs combats fin juillet à Kidal et ses environs.
Voilà bientôt trois semaines qu’ils sont à Bamako, pour la plupart logés dans de luxueux hôtels. Après les affrontements meurtriers qui, fin juillet-début août, ont opposé leurs combattants à Kidal et dans sa région, les leaders de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et leurs rivaux progouvernementaux de la Plateforme sont réunis dans la capitale depuis le 12 août pour tenter de trouver un terrain d’entente. Et force est de constater, comme ce responsable onusien proche des négociations, que les pourparlers « n’ont toujours pas avancé d’un cran ».
Ces difficiles discussions sont menées par la médiation internationale et par Mahamadou Diagouraga, le haut représentant du président Ibrahim Boubacar Keïta pour la mise en œuvre de l’accord de paix. Objectif : parvenir à une paix des braves et faire se rencontrer les principaux chefs de ces mouvements, en particulier Alghabass Ag Intalla côté CMA et le général Gamou côté Plateforme, tous deux présents à Bamako.
Le contrôle de Kidal au cœur des discussions
Comme depuis des semaines – pour ne pas dire des mois, voire des années -, le nœud du problème se situe à Kidal. Le contrôle de la tribu touarègue des Ifoghas (qui composent majoritairement la CMA) sur cette petite ville du nord-est du Mali située sur la route de nombreux trafics est contesté par les Imghad (qui composent majoritairement la Plateforme). Lors des derniers combats entre les deux camps, fin juillet et début août, les combattants de la Plateforme ont fini par quitter la ville et l’ont laissé aux mains de la CMA.
« Tant que nous ne pourrons rentrer dans nos maisons à Kidal, nous ne discuterons de rien ! », clame Fahad Ag Almahmoud, secrétaire général du Groupe d’autodéfense touareg imghad et alliés (Gatia), une des composantes de la Plateforme. « Nous sommes chez nous à Kidal, répond Alghabass Ag Intalla, un des leaders de la CMA. Personne, ni l’armée, ni la Plateforme, n’y rentrera si ce n’est pas fait dans le cadre de l’accord de paix que nous avons signé avec le gouvernement. »
D’après une source sécuritaire onusienne, les tractations politiques pourraient durer à Bamako car chaque partie essaie désormais de gagner du temps pour se renforcer sur le terrain. Selon elle, CMA et Plateforme l’ont fait récemment autour de Kidal, bénéficiant notamment du retour de combattants maliens rentrés de Libye via Tinzaouaten, à la frontière entre l’Algérie et le Mali.
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