Algérie : Slimane Bouhafs, un chrétien condamné à 3 ans de prison ferme pour « atteinte à l’islam »

Lourde condamnation en appel pour Slimane Bouhafs, un Algérien de confession chrétienne, accusé « d’atteinte à l’islam ». Ce mardi, il a écopé de 3 ans de prison ferme.

Preuve de la coexistence historique de plusieurs religions en Algérie, l’ancienne synagogue d’Oran est devenue la mosquée Abdallah Ibn Salam. © Wikimedia Commons

Preuve de la coexistence historique de plusieurs religions en Algérie, l’ancienne synagogue d’Oran est devenue la mosquée Abdallah Ibn Salam. © Wikimedia Commons

Publié le 6 septembre 2016 Lecture : 1 minute.

Slimane Bouhafs, ancien policier et converti au christianisme depuis 1997, vient d’être condamné, ce mardi 6 septembre, à 3 ans de prison ferme par la Cour de Sétif, à 270 km à l’est d’Alger, où s’est tenu la semaine dernière son procès en appel. Un verdict jugé « extrêmement sévère » par les membres de sa famille, ses avocats et les militants des droits de l’homme qui s’étaient solidarisés avec lui.

Dans un communiqué publié lundi 5 septembre, la Ligue algérienne des droits de l’homme (LADDH), avait d’ailleurs demandé sa libération en arguant que « Slimane Bouhafs n’a fait qu’exprimer son opinion d’appartenir à un autre culte religieux », rappelant, au passage, que  « la liberté de culte est reconnue par la Constitution algérienne et garantie par les conventions internationales relatives aux droits de l’homme ratifiées par l’Algérie ».

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Atteinte à la liberté d’opinion et de culte

Condamné en première instance à 5 ans de prison ferme et à 100 000 dinars d’amende pour « atteinte à l’islam et au prophète Mohamed », sur la foi de publications postées sur sa page Facebook, les magistrats en charge de l’affaire n’ont finalement retenu que les circonstances atténuantes alors que ses avocats avaient plaidé pour l’annulation pure et simple des charges retenues contre lui en raison des « très nombreuses irrégularités et vices de forme de l’arrestation puis du jugement en première instance, le 31 juillet dernier, au tribunal de Beni Ouartilane ».

De son côté, dans une déclaration faite la semaine dernière au site d’information Tout Sur l’Algérie, l’avocat Farouk Ksentini, président  de la Commission nationale consultative pour la protection et la promotion des droits de l’homme (CNCPPDH), avait estimé que la condamnation de Slimane Bouhafs à 5 ans de prison ferme, en première instance, était « totalement excessive » et que « l’Algérie ne devait pas donner l’image d’un pays musulman qui persécute les chrétiens ».

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