Kenya : les journalistes manifestent après la mort suspecte de deux collègues

Les journalistes kényans ont manifesté jeudi dans plusieurs villes du pays, dont Nairobi, après la mort de deux collègues tués selon eux à cause de leur travail. Ils jugent leur métier de plus en plus dangereux et disent être victimes du harcèlement de responsables politiques.

Un journaliste tient une copie d’un rapport sur la liberté de la presse au Kenya, le 15 juillet 2015. © Ben Curtis/AP/SIPA

Un journaliste tient une copie d’un rapport sur la liberté de la presse au Kenya, le 15 juillet 2015. © Ben Curtis/AP/SIPA

Publié le 9 septembre 2016 Lecture : 1 minute.

Une centaine de journalistes s’étaient réunis dans le centre de la capitale Nairobi, brandissant des pancartes aux slogans tels que « la Constitution est notre carte de presse » ou « les reporters méritent de rentrer sains et saufs auprès de ceux qui leur sont chers ».

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Les journalistes se sont dits fatigués de faire l’objet de harcèlement et d’intimidations dans le cadre de leur travail, estimant que leur profession devenait trop dangereuse.

D’autres manifestations, moins suivies, ont été organisées dans le reste du pays. « Les journalistes n’auront de repos que lorsque justice aura été rendue pour nos défunts collègues », a déclaré à Nakuru Simon Ngure, journaliste pour le groupe Royal Media Services.

Mort violente

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Cette mobilisation intervenait au lendemain de la mort de Dennis Otieno, photo-reporter indépendant, dans la commune de Kitale, à l’ouest du pays.  Selon ses confrères, son assassinat est lié à son travail. La presse kényane rapporte qu’il aurait été tué par balle à son domicile. Depuis, le hashtag #DennisOtieno est largement utilisé sur les réseaux sociaux pour lui rendre hommage, et appeler à une meilleure protection de la liberté de la presse.

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(#DennisOtieno stop à l’intimidation des journalistes)

(#DennisOtieno Vous l’avez tué car il était audacieux et intègre avec les Kényans. Même dans le silence, la photographie est avec lui)

La semaine précédente, un journaliste du groupe Standard Digital, John Masha, était décédé chez lui. Une mort que sa famille attribue à un empoisonnement. Le secrétaire général du syndicat des journalistes du Kenya, Eric Oduor, a lié ce décès à des plaintes d’un politicien local mécontent d’un article de M. Masha.

https://twitter.com/wafs75/status/773806624347680769

(#Kitale #DennisOtieno Le journalisme devient peu à peu une profession mortelle au Kenya)

Alors que la période électorale commence, en vue des élections présidentielles l’année prochaine, les journalistes se plaignent de pressions grandissantes. Le Kenya, pays à l’histoire jalonnée d’assassinats politiques, occupe la 95e place, sur 180 pays, du classement mondial de la liberté de la presse établi par l’organisation Reporters sans frontières.

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