Égypte : la police a enquêté sur l’étudiant italien assassiné, avant sa disparition

La police égyptienne a brièvement enquêté sur l’étudiant italien Giulio Regeni, retrouvé mort et atrocement torturé en janvier au Caire quelques jours après sa disparition, avant de clore son dossier car ses activités n’étaient pas nuisibles, a annoncé ce vendredi le parquet du Caire.

Les militants d’Amnesty International veulent connaître la vérité sur l’assassinat de Giulio Regeni. Photo du 24 avril 2016. © Luca Bruno/AP/SIPA

Les militants d’Amnesty International veulent connaître la vérité sur l’assassinat de Giulio Regeni. Photo du 24 avril 2016. © Luca Bruno/AP/SIPA

Publié le 9 septembre 2016 Lecture : 1 minute.

Giulio Regeni avait disparu le 25 janvier en plein cœur du Caire, et son corps avait été retrouvé 9 jours plus tard en bordure d’autoroute dans la banlieue de la capitale, atrocement mutilé et torturé. L’affaire a provoqué un tollé international et les forces de sécurité égyptiennes ont régulièrement nié toute implication.

Un profil sans danger apparent

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Un dirigeant syndical a communiqué à la police des informations concernant l’étudiant italien le 7 janvier 2016, selon un communiqué conjoint signé vendredi par le procureur de Rome, Giuseppe Pignatone et son homologue égyptien Nabil Sadek, à l’issue de deux jours de réunion à Rome.

Pendant trois jours, la police a enquêté sur ses activités, qui se sont avérées sans intérêt pour la sûreté nationale et les investigations ont donc cessé, selon le texte.

Démêler le vrai du faux

Giulio Regeni, 28 ans, doctorant à l’université britannique de Cambridge, faisait des recherches pour une thèse sur les mouvements ouvriers en Égypte.

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La presse italienne et les milieux diplomatiques occidentaux en Égypte soupçonnent des membres des services de sécurité d’avoir enlevé et torturé à mort le jeune homme, ce que le gouvernement égyptien a démenti à plusieurs reprises.

Certains services de la police ou du renseignement sont en effet régulièrement accusés par les organisations de défense des droits de l’Homme égyptiennes et internationales de disparitions forcées, de détentions illégales d’opposants égyptiens, voire d’actes de torture et d’assassinat.

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Le parquet égyptien a en outre confirmé la faiblesse des indices sur l’implication possible d’un gang présenté comme spécialisé dans l’enlèvement d’étrangers, dont la police a tué les quatre membres le 24 mars avant de retrouver chez l’un d’eux les effets personnels de l’étudiant italien, une théorie que Rome a jugée peu crédible dès le départ.

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