Libye : le gouvernement d’union appelle au dialogue pour éviter une aggravation du conflit

Le chef du gouvernement d’union nationale a appelé mercredi au dialogue pour éviter une aggravation du conflit après la prise des terminaux pétroliers par les autorités rivales.

Le chef du gouvernement libyen d’union nationale, Fayez al-Sarraj, lors d’une conférence de presse, à Sikhrat, au Maroc, le 17 décembre 2015. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Le chef du gouvernement libyen d’union nationale, Fayez al-Sarraj, lors d’une conférence de presse, à Sikhrat, au Maroc, le 17 décembre 2015. © Abdeljalil Bounhar/AP/SIPA

Publié le 14 septembre 2016 Lecture : 2 minutes.

En difficulté ces derniers jours après la prise de contrôle des quatre terminaux du croissant pétrolier libyen par les forces rivales du général Haftar, le chef du gouvernement d’union (GNA) de Tripoli Fayez al-Sarraj tente de jouer l’apaisement. Ce dernier a en effet appelé « toutes les parties » à « se réunir d’urgence autour d’une même table pour discuter d’un mécanisme permettant de sortir de la crise et de mettre fin au conflit ».

Il a également ajouté qu’il n’accepterait pas de « diriger une partie libyenne ou une guerre contre une autre partie libyenne ». Cette déclaration survient dans un contexte tendu, alors que la communauté internationale s’alarme des risques d’une guerre civile frontale entre les forces du gouvernement d’union soutenu par l’ONU, et celles du gouvernement parallèle siégeant à Bayda, dans l’est du pays.

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Appel au calme ou aveu d’impuissance ?

L’émissaire de l’ONU, Martin Kobler, a lui aussi mis en garde contre la « division » de la Libye, toujours plongée dans l’instabilité près de cinq ans après la chute du régime du dictateur Mouammar Kadhafi, tué en octobre 2011 après huit mois de révolte. Ces appels au calme seront-ils entendus alors que la position du Premier ministre semble plus fragile que jamais ? Rien n’est moins sûr, et pour l’instant, les autorités rivales n’ont pas répondu.

Concrètement, la Libye est complètement divisée à l’heure actuelle. Le GNA, installé depuis mars à Tripoli, est certes reconnu par la communauté internationale mais son influence ne s’exerce que sur une partie du territoire, essentiellement dans l’ouest où il est soutenu par de puissantes milices comme celle de la ville de Misrata.

La question de l’exploitation pétrolière au cœur des enjeux libyens

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Les autorités basées dans l’Est, la région la plus riche, ne reconnaissent pas sa légitimité et ont montré leur force en s’emparant en trois jours des installations de la région du croissant pétrolier. Cette offensive est dirigée par le général Khalifa Haftar, le chef proclamé de l’armée des autorités parallèles qui est considéré comme le principal obstacle au processus parrainé par l’ONU en vue de rassembler les parties libyennes.

Les États-Unis ainsi que l’Italie, l’Allemagne et la France ont appelé ensemble « au retrait immédiat et sans conditions des forces armées du Croissant pétrolier ». Martin Kobler a averti, lui, que la résolution 2259 de l’ONU interdisait « clairement les exportations illégales de pétrole » et stipule que ses installations pétrolières doivent être sous l’autorité du GNA.

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La production divisée par cinq depuis 2010

Sur cette question cruciale, les autorités de l’Est ont voulu rassurer. Le chef du gouvernement parallèle, Abdallah el-Theni, a annoncé « travailler au retour de l’activité des terminaux pétroliers dans les plus brefs délais pour assurer à tous les Libyens une vie digne ». Car la Libye a un besoin urgent de relancer sa production pétrolière, divisée par cinq depuis 2010, alors que le pays dispose des plus importantes réserves pétrolières d’Afrique (estimées à 48 milliards de barils).

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