Législatives au Maroc : vers un choc islamo-libéral à Tanger

Ville des grands chantiers royaux, Tanger représente une des plus importantes arènes électorales du scrutin du 7 octobre. Le match opposera l’islamiste Najib Boulif, le pamiste Fouad El Omari et l’istiqlalien Hicham Tamsamani.

Vue de la ville de Tanger au Maroc. © SAYYDI AZIM/AP/SIPA

Vue de la ville de Tanger au Maroc. © SAYYDI AZIM/AP/SIPA

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 4 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Dans la ville du détroit, le Parti justice et développement (PJD) arrive presque en terrain conquis. Lors des élections législatives de 2011, il a remporté quatre des sept sièges accordés à cette ville : trois dans la circonscription de Tanger-Asilah et un siège dans celle de Fahs Anjra. Les trois sièges restants ont été répartis sur le Rassemblement national des indépendants (RNI) et le Parti authenticité et modernité (PAM).

Boulif contre El Omari

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Avec son million d’habitants et une croissance économique exceptionnelle grâce aux multiples chantiers inaugurés par le roi Mohammed VI, Tanger représente un important enjeu électoral pour les islamistes. Ils y présentent leur ministre délégué aux Transports, Najib Boulif, qui sera secondé par le jeune milliardaire, Samir Abdelmoula, ancien maire de la ville sous la bannière du PAM et qui a démissionné de son poste ainsi que du parti en 2010 pour rejoindre la formation de Benkirane.

Le candidat du PJD, Boulif, aura en face de lui un ténor du PAM : Fouad El Omari, frère du secrétaire général du parti, Ilyass El Omari, et celui qui a hérité de la mairie de Tanger après que le transfuge Abdelmoula ait jeté l’éponge. Il y est resté cinq ans avant qu’il ne soit chassé à son tour par un élu du PJD, Bachir Abdellaoui, à l’issue des élections communales de septembre 2015.

Guerre des valeurs

A trois jours du scrutin, les deux clans sont déjà entrés en confrontation sur le thème des valeurs. Le PAM accuse le PJD « d’avoir radicalisé les populations de la région du Nord, devenue la plus grande source d’adhérents à Daesh et à l’extrémisme ». Et le PJD de riposter en accusant les amis d’Ilyass El Omari de « répandre le vice » dans cette région.

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Et ce n’est pas le parti de l’Istiqlal qui fera la différence dans ce choc islamo-libéral. Il y a même pris position. A Tanger, le parti de Hamid Chabat a recruté un cheikh salafiste, Hicham Tamsamani, ancien imam d’une mosquée en Espagne et qui a écopé d’une peine de prison dans le cadre des attentats de Casablanca de 2003. Depuis sa libération en 2005, l’imam déchu a viré de bord, devenant plus réceptif aux principes de l’islam modéré prôné par les autorités religieuses du Royaume et plus enclin au dialogue.

Moins emballé par cette guerre des valeurs, le RNI tentera de sauvegarder les deux sièges qu’il a eu dans cette ville en 2011 en présentant Hassan Bouhriz, fils de l’homme d’affaires Mohammed Bouhriz, et le parlementaire sortant, Abdelouahed Chatt.

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