Engrais : le dubaïote Abraaj prend une participation au Nigeria

Spécialiste des pays émergents, la société de capital-investissement originaire des Émirats arabes unis a annoncé avoir acquis une part minoritaire dans le roi indonésien des fertilisants. Implanté historiquement en Afrique à Port Harcourt, au Nigeria, Indorama s’est aussi positionné sur le marché des engrais africains, encore faible à l’échelle mondiale, en s’installant au Sénégal.

Le site de Taïba, plus gros site d’exploitation des phosphates, au Sénégal © Youri Lenquette pour Jeune Afrique

Le site de Taïba, plus gros site d’exploitation des phosphates, au Sénégal © Youri Lenquette pour Jeune Afrique

Publié le 14 octobre 2016 Lecture : 2 minutes.

Spécialiste du capital-investissement dans les pays émergents, la société Abraaj a annoncé avoir acquis une position minoritaire dans l’indonésien Indorama, producteur d’engrais en Afrique subsaharienne. Via un fonds spécialement dédié à l’Afrique, l’émirati dispose désormais d’une part dans Indorama Fertilizers B.V., filiale présente au Nigeria. L’achat a été opéré auprès d’Indorama Holdings BV Netherlands, une filiale détenue jusqu’ici en totalité par Indorama Corporation.

Alors que le marché africain des fertilisants est considéré comme vierge à cause du faible niveau de consommation d’engrais (4,7 kg par habitant, contre 200 kg en Inde ou en Chine) et que le continent doit encore assurer sa propre sécurité alimentaire, les filières africaines semblent attirer de plus en plus de grands groupes internationaux, dont Indorama mais aussi le marocain OCP qui s’est lancé dans un vaste développement en Afrique subsaharienne.

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Plutôt concentré sur le Nigeria, Indorama y possède notamment une usine de dimension internationale d’une capacité de 1,4 million de tonnes métriques par an à Port Harcourt, qui fabrique de l’urée. Également connue sous le nom de carbamide, l’urée représente selon le groupe Abraaj « l’engrais le plus largement utilisé à l’échelle mondiale et qui continue de gagner des parts de marché en raison de ses fortes qualités nutritives et de sa facilité d’usage et de stockage ».

Pour le capital-investisseur dubaïote, Indorama « doit établir la réputation du Nigeria comme producteur et exportateur clé d’engrais, en acheminant les devises étrangères dans le pays, tout en permettant au Nigeria de satisfaire son marché intérieur ».

Positionnement au Sénégal

Hors du Nigéria, Indorama s’est aussi positionné au Sénégal, où il a repris en 2014 les Industries chimiques du Sénégal (ICS), dans lequel il a injecté 100 millions de dollars dans l’entreprise pour éponger les créances. En août dernier, le roi indonésien des fertilisants a aussi signé des accords d’investissements avec deux groupes publics algériens pour l’exploitation et de transformation de phosphates, pour un coût total estimé à 4,5 milliards de dollars.

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De son côté, Abraaj est présent en Afrique depuis deux décennies à travers des participations dans diverses activités telles que la santé, les services financiers ou encore les boissons. L’émirati a mené en 2015 une levée de fonds de 1,3 milliard de dollar à travers deux fonds pour l’Afrique : Abraaj North Africa Fund II (375 millions de dollars) et Abraaj Africa Fund III, dédié à l’Afrique subsaharienne (990 millions de dollars).

Plus récemment, en mars dernier, Abraaj a collecté 25 millions de dollars auprès de la BAD pour son Growth Markets Health (Africa) Fund, un fonds consacré aux investissements dans le secteur de la santé en Afrique.

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